« Bébé Olivia », le nouvel outil de propagande des groupes anti-avortement aux États-Unis

ÉTATS-UNIS - Bébé Olivia, c’est le nouvel outil de propagande des groupes anti-IVG aux États-Unis. Dans une vidéo de 3 minutes, réalisée en 2021 par l’organisation pro vie Live Action, on assiste à son développement, de la conception à la naissance… Et comme vous pouvez le voir dans notre vidéo ci-dessus, dans quatre États américains conservateurs, des projets de loi veulent obliger les élèves à la regarder en cours.

Concrètement, si ces lois passent, les élèves dans l’Iowa, le Kentucky, le Missouri et en Virginie-Occidentale vont devoir regarder Bébé Olivia ou une vidéo similaire pendant leur cours d’éducation sexuelle. Cela concernerait les collégiens, et même les élèves de primaires dans le Missouri.

Si c’est inquiétant, c’est parce que la vidéo est truffée d’inexactitudes. Auprès dAP News, l’association professionnelle des obstétriciens gynécologues aux États-Unis explique que Bébé Olivia « est faite pour manipuler les émotions des spectateurs ». Ces derniers pointent également du doigt plusieurs incohérences dans la vidéo, qui contribuent à la désinformation au sujet de l’IVG.

Une vidéo trompeuse

Par exemple, dans la vidéo, les battements de cœur de Bébé Olivia commencent à 3 semaines de grossesse. Sauf que Live Action s’exprime ici en semaines depuis la conception, et non pas en semaines d’aménorrhée (donc à partir de la fin des règles) comme le font les médecins. Le chiffre de 3 semaines correspond donc en réalité à 6 semaines de grossesse. Et à ce stade-là, on ne parle pas encore d’un fœtus, mais bien d’un embryon, dont le cœur n’est pas entièrement formé.

Dans la vidéo, il est aussi expliqué que Bébé Olivia « joue », « soupire » et « explore » dans l’utérus… Comme un vrai bébé déjà né. Un langage qu’une gynécologue de l’Iowa, interrogée par AP News, estime trompeur, puisqu’il considère le fœtus comme une personne, sans aucune preuve médicale.

Pour toutes ces raisons, des médecins mais aussi des députés dans les États concernés se mobilisent pour dénoncer ces projets de loi, notamment à travers des lettres adressées aux législateurs. En parallèle, fin février la cour suprême de l’Alabama a décidé d’assimiler les embryons congelés à des enfants : un verdict jugé « scandaleux » par Joe Biden, et qui témoigne d’un climat politique toujours plus opposé au droit à l’avortement.

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