Pour avoir dégradé le Colisée, à Rome, en y inscrivant son initiale, cette touriste suisse de 17 ans risque la prison

ITALIE - Prise sur le fait. Une touriste suisse de 17 ans a été filmée en train d’inscrire son initiale « N » sur le Colisée, l’immense amphithéâtre romain construit au premier siècle après Jésus Christ. Une plainte a été déposée contre la jeune femme, qui risque 15 000 euros d’amende et cinq ans de prison pour atteinte aux biens culturels.

L’adolescente a été filmée par un guide touristique. « Je faisais le tour du Colisée avec mon groupe, et un Mexicain m’a fait signe pour me montrer cette fille, a expliqué David Battaglino à La Repubblica. J’ai continué à parler au groupe et avec mon téléphone portable j’ai filmé la fille, après quelques secondes mon groupe m’a applaudi. Je lui ai dit en anglais : “Voulez-vous une salve d’applaudissements” ? » a poursuivi le guide.

Comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article, la jeune femme s’est alors arrêtée. David Battaglino dit qu’elle est ensuite retournée avec sa famille. « C’est la première fois que j’arrive à filmer un acte de vandalisme au Colisée, mais en six ans j’en ai vu des dizaines, certains arrachant même des pans de mur. Ils m’ont même craché dessus une fois parce que j’ai grondé un garçon », a-t-il raconté au quotidien.

Un autre cas médiatisé

Une vingtaine de jours plus tôt, une histoire similaire avait fait grand bruit. Un touriste anglais avait été filmé en train d’inscrire son nom et celui de sa petite amie sur le monument.

Dans une lettre adressée au procureur de Rome et au maire de la capitale, il avait tenté de justifier maladroitement son geste. « J’avoue avec un profond embarras que ce n’est qu’après ce qui s’est malheureusement passé que j’ai appris l’ancienneté du monument », écrivait-il dans un courrier publié par le quotidien Il Messaggero.

« Peut-il y avoir dans le monde quelqu’un qui ne sache pas ce qu’est le Colisée ? », s’était interrogé ironiquement le journal. Ivan Dimitrov, le jeune homme en question, se disait quant à lui « conscient de la gravité de l’acte commis » et souhaitait « adresser [s]es excuses les plus sincères et les plus honnêtes aux Italiens et au monde entier pour les dommages causés à un bien qui, en fait, est le patrimoine de toute l’Humanité ».

L’affaire avait été suivie en très haut lieu, puisque le ministre de la Culture lui-même s’était félicité de l’identification du suspect. Les peines encourues ont été largement relayées par les médias. Apparemment pas suffisamment pour que cette touriste suisse soit au courant.

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