Les avocats, or vert du Mexique, interdits d’entrée aux États-Unis

“Des entreprises ont commencé à licencier et des ouvriers agricoles sont dans les rues pour mendier de l’argent pour leurs familles”, témoigne le quotidien El Universal depuis une zone rurale du Michoacán. Faute de rentrées d’argent, les récoltes d’avocats sont interrompues dans cet État du centre du Mexique, sur la côte pacifique, qui est de loin le plus gros producteur national de cet “or vert” – il représente 73 % de la production totale.

Depuis bientôt une semaine, en effet, les États-Unis, premiers importateurs des avocats du Michoacán, ont décidé de fermer leurs frontières. Le 14 juin, selon l’ambassadeur américain à Mexico, deux inspecteurs américains chargés de vérifier les normes d’exportation, comme le prévoient les accords entre les deux pays, ont été “agressés” dans cet État, qui compte parmi les plus violents du pays. Le Service d’inspection sanitaire des animaux et des plantes (Aphis) du ministère de l’Agriculture américain a donc décidé d’interrompre ses inspections, paralysant immédiatement les exportations.

 .
.

Selon le gouverneur du Michoacán, les deux inspecteurs américains n’ont pas été agressés, mais leur véhicule s’est trouvé bloqué au milieu d’une manifestation de policiers en grève pour réclamer des primes. L’incident n’a donc rien à voir avec “une insécurité liée au crime organisé ou à de simples délinquants”, écrit le quotidien La Jornada, qui précise tout de même que les inspecteurs n’ont pu retrouver leur liberté de mouvement que “quelques heures plus tard”.

“Il n’y aura pas de dispute”

Huit avocats sur dix consommés aux États-Unis proviennent du Mexique, essentiellement du Michoacán, qui en a exporté en 2023 plus d’un million de tonnes. Selon cet autre article d’El Universal, “la décision américaine […] va provoquer des pertes de 52 millions de dollars par semaine [48,5 millions d’euros]” pour les producteurs d’avocats de cet État.

Le président mexicain, Andrés Manuel López Obrador, cité notamment par le site de la revue Proceso, a rejeté “des mesures unilatérales qui n’entrent pas dans le cadre de relations d’amitié entre partenaires commerciaux”. Il a cependant immédiatement ajouté : “Il n’y aura pas de dispute. […] S’ils [les Américains] estiment qu’il y a des menaces contre leurs inspecteurs, nous les protégerons, comme nous l’avons toujours fait.”

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :