Avis de tempête sur la filière pêche en Bretagne

Le port du Guilvinec.  - Credit:Charles Guyard
Le port du Guilvinec. - Credit:Charles Guyard

Dans quelques jours, le An Triskell va appareiller pour son tout dernier voyage. Après plus de trois décennies à taquiner lottes, bars ou congres au large des Cornouailles, le bâtiment de 24 mètres va mettre le cap sur Brest, où il sera totalement déconstruit. Conséquence du plan d'accompagnement individualisé (PAI, appelé aussi plan de sortie de flotte) décidé à la suite du Brexit.

Après la suppression des licences de pêche dans les eaux anglo-saxonnes, l'État a décidé d'indemniser les armateurs qui, selon certains critères, préfèrent désormais mettre définitivement pied à terre plutôt que d'aller jeter leurs filets ailleurs. En France, une enveloppe de 65 millions d'euros a ainsi été débloquée pour soutenir les patrons des 90 bateaux promis à la casse d'ici cet été (34 autres sont sur liste d'attente), dont 45 se trouvent en Bretagne et 26 sont rattachés au seul quartier maritime du Guilvinec (Finistère).

À LIRE AUSSIBrexit : les pêcheurs bretons et normands bombent le torse

Ici, cela représente la moitié de la flotte hauturière et si certains armements peuvent parfois y voir une aubaine (vétusté du matériel, hausse du prix du carburant…) pour lever l'ancre, l'ensemble de la filière risque de tanguer. Et sérieusement. Car l'équation est douloureusement simple : un emploi en mer équivalant à environ sept emplois à terre, et à raison de quatre à cinq matelots en moyenne par équipage, cela fait plus de 700 salariés menacés rien que dans le pays bigouden.

Au sei [...] Lire la suite