Avion immobilisé dans la Marne : une histoire encore “entourée de mystère”

Que s’est-il passé le jeudi 21 décembre sur le tarmac d’un petit aéroport de la Marne, où plus de 300 passagers ont été débarqués manu militari d’un Airbus A340 par des dizaines d’agents de police et retenus sur place pendant plusieurs jours ?

Alors que l’avion a atterri à Bombay le lundi 26 décembre, après avoir passé quatre jours cloué au sol à Vatry, un petit village à 160 kilomètres à l’est de Paris, cette histoire “est encore entourée de mystère”, écrit le quotidien italien Il Giornale.

Ils étaient 303 Indiens à avoir pris place à bord de ce vol de la compagnie roumaine Legend Airlines. Partis des Émirats arabes unis, ils devaient rejoindre le Nicaragua et sa capitale, Managua, après un arrêt en France pour réapprovisionner l’appareil en carburant. Mais après son atterrissage sur le sol français, l’avion n’a pas été autorisé à redécoller du petit aéroport de Vatry, après que les autorités françaises ont été informées, par un signalement anonyme, que des passagers de la liaison pourraient être impliqués dans un trafic d’êtres humains.

Qu’en est-il des informateurs de la police française ? “Des sources officielles laissent entendre qu’il s’agissait probablement de services de renseignement étrangers”, rapporte le quotidien anglais The Times.

Vice de procédure

Les passagers, parmi lesquels des familles avec de jeunes enfants ainsi que onze mineurs non accompagnés âgés de 14 à 17 ans, étaient présentés comme des touristes”, poursuit le journal britannique. Ils ont été installés dans le hall de l’aéroport, transformé en zone d’attente avec lits, sanitaires et repas. Quatre juges ont été mandatés pour interroger l’ensemble des passagers du vol. Les enquêteurs ont cherché à déterminer si le but du voyage était de rejoindre les États-Unis ou le Canada pour y faire une demande d’asile.

Deux personnes, soupçonnées d’avoir joué le rôle de passeurs, ont été placées en garde à vue. Ils étaient en possession d’importantes sommes d’argent, et des passeports de l’ensemble des autres passagers. Toutefois, “les autorités françaises n’ont pas pu les garder plus longtemps en raison d’un manquement à la procédure légale selon laquelle les personnes auraient dû être informées de leurs droits pendant leur détention”, regrette The Times. Ils ont été relâchés et doivent quitter le territoire dans les quarante-huit heures.

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