Avion : faire la queue aux portes d’embarquement a très peu d’avantages, même si cela vous rassure

Attendre debout à la porte peut entraîner des difficultés dans le processus d’embarquement.
izusek / Getty Images Attendre debout à la porte peut entraîner des difficultés dans le processus d’embarquement.

VOYAGE - Des « poux de portes ». C’est le charmant surnom que donnent certains employés de compagnies aériennes américaines aux voyageurs qui font la queue aux portes d’embarquement, selon le Washington Post, au lieu d’attendre leur tour sagement assis. Si vous faites partie de ces gens-là, sachez une chose : poireauter debout pendant plus d’une demi-heure ne fait qu’embêter les stewards et les hôtesses de l’air et peut entraîner des difficultés dans le processus d’embarquement.

Dans l’avion, voici les choses à ne pas faire, selon une hôtesse de l’air et un steward

« Les passagers qui font la queue trop tôt risquent d’encombrer les allées de l’aéroport, d’allonger les temps d’attente pour les groupes qui ont été appelés à embarquer, et de créer une confusion générale », explique le Washington Post.

Très peu de bénéfices

Qui plus est, rentrer en premier dans l’avion ne confère aucun avantage, a priori. Au stade de l’embarquement, votre présence dans l’avion n’est plus en doute et y pénétrer le premier ne vous fera pas arriver plus tôt. Seuls bénéfices apparents : des passagers souhaitent peut-être rester debout avant de passer un long moment assis.

Par ailleurs, dans les cas où l’espace n’est pas suffisant pour accueillir tous les bagages cabines, certaines compagnies peuvent vous demander de le placer en soute. Vous ne payez pas de frais supplémentaires mais vous n’aurez pas vos affaires avec vous, selon cet article de Géo. Mais à part ça, vraiment, on a du mal à voir d’autres avantages à faire la queue.

Suivre le comportement des autres

Pour certains experts cités par le Washington Post, plusieurs raisons expliquent ce comportement. Elles sont liées à deux principes : le conformisme et la compétition. Ainsi, si une seule personne se lève pour faire la queue en avance, cela peut entraîner un mouvement à la chaîne où les autres passagers vont suivre. Sans se demander les raisons du pourquoi.

« Les gens sont prêts à faire n’importe quelle chose bizarre s’ils pensent que c’est ainsi qu’il faut se comporter », explique Shira Gabriel, une professeure de psychologie à l’université de Buffalo. « Quand on voit les gens faire la queue, se préparer, on a l’impression qu’il y a un avantage à cela. »

Un politique peu clair qui met le doute

Les règles parfois peu claires concernant la politique de bagages, le fait que les avions soient très souvent complets, ou la possibilité de voir son bagage cabine envoyé en soute faute de place, font aussi partie des raisons pour lesquelles les passagers font la queue.

« La conséquence de ces problèmes structurels [aux compagnies aériennes, ndlr] est qu’ils créent de l’incertitude et de la concurrence », explique Stephen Reicher, professeur de psychologie à l’université de St Andrews. La logique du passager est alors assez simple : plus il rentre tôt dans l’avion, plus ses chances de garder son bagage avec lui augmentent.

La balance bénéfice/risques potentiels - voire imaginaires - est aussi en jeu chez les voyageurs. « Dans le premier cas, vous risquez de rater votre vol et votre correspondance, dans le second, vous vous êtes levé pendant quelques minutes sans raison valable », explique-t-il. « Il y a des coûts sociaux à prendre en compte : être le dernier dans la file d’attente et devoir abandonner ses bagages fait de vous un véritable imbécile. »

Libre donc à vous de vous lever et de faire la queue si cela vous rassure. Vous pourrez vous dire que les compagnies aériennes devraient revoir leur manière de fonctionner plutôt que vous taxer de « poux de porte ».

À voir également sur Le HuffPost :

Aux États-Unis, un avion-cargo fait demi-tour à cause d’un cheval échappé dans ses soutes

Un avion contraint de faire demi-tour après qu’un passager a découvert qu’un hublot était cassé