Avion bloqué dans la Marne : deux jours après, l’appareil n’a toujours pas redecollé, ses passagers sont confinés

Des gendarmes français patrouillent autour d’un terminal de l’aéroport de Vatry, dans le nord-est de la France, le 23 décembre 2023, deux jours après l’immobilisation d’un avion à destination du Nicaragua transportant plus de 300 passagers indiens en raison de soupçons de « trafic d’êtres humains »
FRANCOIS NASCIMBENI / AFP Des gendarmes français patrouillent autour d’un terminal de l’aéroport de Vatry, dans le nord-est de la France, le 23 décembre 2023, deux jours après l’immobilisation d’un avion à destination du Nicaragua transportant plus de 300 passagers indiens en raison de soupçons de « trafic d’êtres humains »

FAIT DIVERS - Toujours pas question de repartir. L’aéroport de Paris-Vatry, dans la Marne, s’est transformé en zone d’attente pour les 303 passagers du vol en provenance de Dubaï et à destination du Nicaragua, arrêté ce jeudi par les autorités françaises. L’avion, totalement blanc et sans le nom d’aucune compagnie, est toujours immobilisé sur le tarmac ce samedi 23 décembre, sur fond de soupçons de trafic d’êtres humains.

À l’intérieur de l’aéroport, où ont été acheminés des lits de camp et des toilettes supplémentaires en urgence, les centaines de voyageurs indiens attendent confinés. Des bâches ont été installées devant les baies vitrées du hall d’accueil de l’aéroport, ainsi que sur les bâtiments administratifs à proximité. « Trois repas par jour (sont) assurés par les services de l’État », a assuré la préfecture. L’accès au secteur reste bloqué par la police et la gendarmerie.

La compagnie aérienne parle d’un « client » récurrent

Une enquête est actuellement menée par la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) pour « vérifier si des éléments viendraient corroborer » les soupçons de traite d’êtres humains, a indiqué le parquet ce samedi. Pour le moment, l’identité des passagers et des personnels navigants ont pu être vérifiés, et les enquêteurs doivent désormais analyser les « conditions et objectifs de transport » de ces personnes.

L’Airbus A340 a été en effet été arrêté lors d’une escale technique, sur la piste du petit aéroport de Vatry, à 150 kilomètres à l’est de Paris, suite à un « signalement anonyme » selon lequel des passagers étaient « susceptibles d’être victimes de traite des êtres humains » en bande organisée. L’ambassade d’Inde en France a indiqué ce samedi sur X, ex-Twitter, travailler à « une résolution rapide de la situation », ajoutant que « du personnel consulaire est sur place ».

De son côté, l’avocate de Legend Airlines, Liliana Bakayoko, interrogée par l’AFP et BFMTV, a expliqué que « la compagnie n’a pas vendu de billet à ces 300 personnes », mais qu’elle « a un contrat avec un client, qu’elle ne souhaite pas nommer, qui a permis à ces personnes de prendre leurs titres de voyage ». Legend Airlines avait déjà effectué « quelques vols » pour le même client, également du Nicaragua aux Émirats arabes unis.

La trentaine de membres de l’équipage, 15 pour la liaison Dubaï-Vatry et 14 ou 15 pour le trajet Vatry-Managua, « ont été auditionnés et autorisés à repartir librement, et à rentrer chez eux s’ils le souhaitent », a également assuré Liliana Bakayoko. La compagnie aérienne compte « se porter partie civile si des poursuites sont initiées par le ministère public, ou porter plainte » dans le cas contraire.

Des enfants, âgés de 21 mois à 17 ans

Parmi ces passagers figurent « 13 mineurs non-accompagnés, ainsi que des mineurs accompagnés », selon la protection civile du département, un chiffre non confirmé par les autorités. Leur âge « va d’un bébé de 21 mois à un adolescent de 17 ans ». Deux passagers étaient placés en garde à vue ce vendredi.

Selon une source proche du dossier, les passagers indiens, probablement des travailleurs aux Émirats arabes unis, pourraient avoir planifié de se rendre en Amérique centrale afin de tenter ensuite d’entrer illégalement aux États-Unis ou au Canada. Selon la loi française, les passagers de l’avion peuvent être maintenus en zone d’attente pendant quatre jours maximum par la police aux frontières.

Ce maintien peut ensuite être prolongé de huit jours par un juge des détentions et de la liberté (JLD), puis de huit jours supplémentaires à titre exceptionnel. Au maximum, en fonction des recours, le maintien en zone d’accueil peut atteindre 26 jours.

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