« Avatar : La voie de l’eau » sur Canal+ : pourquoi ce 2e volet est plus sombre que le précédent

CINÉMA - En 2009, la sublime forêt de Pandora, ses plantes luminescentes et ses immenses bonshommes bleus nous avaient émerveillés et touchés. Treize ans plus, le réalisateur le plus prospère de l’histoire du cinéma a signé une suite à Avatar qui, depuis sa sortie au cinéma en décembre 2022, a réuni plus de 13 millions de Français. Le film est diffusé pour la première fois à la télévision, ce mercredi 14 juin sur Canal+ à 21h05.

Et si Avatar : la voie de l’eau est plus sombre que le premier volet ce n’est pas pour rien, comme nous l’a expliqué James Cameron que Le HuffPost avait rencontré lors de son passage à Paris. La vidéo est à voir en tête de notre article.

Au fil des 3h12 de ce long-métrage au scénario rythmé, on retourne sur Pandora pour retrouver l’ancien marine Jake Sully (Sam Worthington), qui a désormais des enfants avec Neytiri (Zoé Saldana). Menacée par des humains toujours aussi avides des richesses de la planète des Na’vis, la famille va précipitamment fuir la forêt pour trouver refuge auprès d’un peuple qui vit au bord de l’eau où règne la guerrière Ronal (Kate Winslet, de retour un quart de siècle après Titanic).

Une violence « tout à fait intentionnelle »

C’est là que la magie James Cameron opère à nouveau : les images des fonds marins sont sublimes – alors que l’eau est pourtant la matière la plus difficile à reproduire en animation – ; les couleurs sont éclatantes ; et on ne peut qu’être ébahis devant toutes ces créatures aquatiques dingues tout droit sorties de l’imagination du cinéaste, lui-même passionné de plongée sous-marine depuis l’adolescence.

Là où Avatar : la voie de l’eau diffère du premier volet, c’est que cette fois les humains ne s’en prennent plus seulement aux arbres. Ils s’attaquent aux Na’vis mais aussi, et surtout, aux animaux avec notamment une longue scène éreintante de chasse des tulkuns, sorte d’immenses baleines de 100 mètres de long qui vivent auprès des Na’vis de l’eau. Et si la violence est plus présente, « c’est tout à fait intentionnel », nous dit James Cameron confirmant notre ressenti.

« Dans le premier film, on voulait que vous aimiez la forêt, symbolisée par ces grands arbres dans lesquels vivent les Na’vis. Quand les humains les ont détruits, on a ressenti quelque chose. C’est cet éco-crime qui a fait des humains les vrais méchants de cette histoire. Quel est notre éco-crime dans’La voie de l’eau’ ? C’est la chasse des tulkuns », nous explique le réalisateur de 68 ans qui fait un parallèle direct avec les baleines et les dauphins dans notre monde. « Ils sont sociables, empathiques, certaines baleines ont leur musique, leur culture… Et on les massacre. Pas vous et moi, mais certaines personnes sur Terre les massacrent. »

« Choquer pour aller plus loin »

Désormais si James Cameron estime qu’il « faut choquer les gens » plutôt que les émerveiller « pour aller plus loin », c’est parce que l’époque a changé. « Quand j’étais petit, Jacques Cousteau nous a montré ce qu’il se passait dans les profondeurs. C’était incroyable, les gens étaient ébahis. Aujourd’hui on ne peut plus faire la même chose. Alors on peut aller vers la science-fiction pour rappeler aux gens cette connexion spirituelle profonde qu’ils ont avec l’eau, la beauté de la nature ».

Et d’ajouter : « Peut-être qu’alors les gens décideront de faire quelque chose pour la nature. Ou peut-être pas. Mais en tant qu’artistes, il faut au moins qu’on essaie, c’est le minimum qu’on peut faire ».

Engagé depuis toujours en faveur de l’environnement, le réalisateur américain assure qu’il « garde espoir » que les humains changeront leur comportement pour mieux préserver la planète, les animaux et les océans. « Les Na’vis sont la métaphore de notre conscience de la nature, ils sont le bon en nous. Et les humains du film représentent le mauvais en nous. Ce n’est pas une mise en cause de toute l’humanité, mais de cette façon de croire qu’on peut tout prendre sans jamais rendre », conclut-il.

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