Avant Noël, la défenseure des droits alerte contre les vidéos de « unboxing » avec des enfants

A dark-skinned vlogger girl in her studio starts unpacking a cardboard box. The blogger girl tells how convenient and easy it is to make orders in online stores. Unpacking a cardboard box, she tells about how quickly the goods were delivered to her from the online store.

Cette pratique pose la question de « l’exploitation des enfants » et le respect de leur vie privée.

VIE PRIVÉE - Alors que l’heure est à la rédaction de la liste au Père Noël, la défenseure des droits, Claire Hédon, veut alerter contre une pratique désormais répandue sur les réseaux sociaux : publier des vidéos de « unboxing » avec des enfants. Elle pointe notamment dans un rapport publié ce jeudi 17 novembre la question de « l’exploitation des enfants ».

Le principe de l’« unboxing » consiste à filmer un enfant en train de déballer un produit, étape par étape, et ainsi en faire la promotion. Cette pratique est particulièrement utilisée par les parents-influenceurs qui transforment ainsi leurs enfants en influenceurs également.

« Cette pratique dite du “unboxing” soulève la question de leur exploitation – le travail des enfants étant interdit, sauf dérogations prévues et encadrées par la loi – et de la rémunération des parents pour ce travail de leurs enfants », écrit dans son rapport la défenseure des droits, saisie par l’Observatoire de la Parentalité et de l’Éducation Numérique (OPEN).

Protéger les enfants des dangers d’Internet

Autre question soulevée : le dévoilement de l’espace privé ainsi que la divulgation d’informations personnelles relevant de la vie privée des enfants. « À l’évidence, le développement des usages du numérique — par les enfants ou à leur encontre — invite à une vigilance particulière », soulève Claire Hédon. Elle explique ainsi que cette nouvelle exposition publique, voire médiatique, des enfants les expose à de potentielles violences numériques telles que le cyberharcèlement, le cyber-sexisme ou encore la haine en ligne. « Cela conduit à interroger les moyens de protéger leur image et leur réputation et de garantir leur droit à l’oubli », souligne-t-elle.

« Les parents ne sont pas conscients du tout », alerte auprès du Parisien Justine Atlan, la directrice de l’association spécialisée E-Enfance. « D’une part cela crée des risques de cyberharcèlement, mais en plus, quand ils sont plus grands, ils ne seront pas libres de créer leur propre identité numérique, ils ne partent pas de zéro. Alors qu’Internet doit, en théorie, servir à gommer ses défauts pour les ados… Si les parents les ont tagués dans plein de publications, c’est raté. »

Claire Hédon recommande ainsi l’inscription dans la loi de modules obligatoires dès la sixième sur l’éducation au numérique, dont les droits numériques des mineurs, et veut proposer des formations aux parents.

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