Avant le Grand oral du bac 2024, les conseils de dernière minute de ce professeur d’art oratoire

Les conseils de ce professeurs d’art oratoire pour le Grand Oral.
FG Trade / Getty Images Les conseils de ce professeurs d’art oratoire pour le Grand Oral.

BACCALAURÉAT - Bientôt le jour-J pour le Grand O. Du lundi 24 juin au mercredi 3 juillet, les élèves de terminales passent l’une des épreuves phares du baccalauréat qui est aussi la dernière : le Grand oral. Les lycéens doivent préparer deux questions sur leurs enseignements de spécialité, et le jury - deux professeurs de disciplines différentes - en choisit une le jour de l’épreuve.

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L’élève aura alors un temps pour préparer sa réponse, puis fera sa présentation orale pendant 10 minutes. S’en suivent ensuite 10 minutes de questions/réponses.

Si les connaissances de l’élève sont bien évaluées, il s’agit avant tout d’une épreuve orale. Le jury prête une attention toute particulière à la qualité de la présentation et de la prise de parole en continu, ainsi qu’à l’interaction entre professeurs et élèves et à la construction de l’argumentation, selon le site du gouvernement. « Le Grand oral est une épreuve physique » de l’aveu même de l’un de ses principaux artisans, le professeur d’art oratoire à Science Po Cyril Delhay.

Pour Le HuffPost, ce dernier livre ses conseils de dernière minute pour bien réussir l’examen. Que vous ayez révisé beaucoup, un peu ou pas du tout.

Jeux de rôle et transition

Le Grand oral nécessite de connaître sur le bout des doigts la réponse aux deux questions que le lycéen a choisies. Selon Cyril Delhay, il faut être « très clair avec ce que l’on veut dire ». Pour cela, il conseille de s’entraîner à l’oral en concentrant en une minute ce que l’on veut dire en dix. « Plus on va s’entraîner, plus on sera maître de ce que l’on veut dire », rappelle-t-il, et ce même si ces révisions ont lieu à la dernière minute.

Pour s’entraîner, il recommande de se mettre en situation d’épreuve, avec des camarades dans le rôle du jury. « C’est très intéressant car s’ils ne comprennent pas quelque chose, ils le diront. Ils pourront aussi poser quelques questions. Ce jeu de rôle est aussi très bien pour prendre conscience de comment le Grand oral fonctionne », avance-t-il.

Dernier détail important lors de la présentation : le professeur conseille de travailler les transitions entre les parties. Elles ne doivent pas être « une cheville ou une conjonction de coordination », mais un « raisonnement » : « Il faut passer d’une idée à l’autre avec la pensée, l’équivalent d’un paragraphe à l’écrit ». Il recommande aussi de faire des phrases courtes.

Questions et réduire le stress

Après la présentation orale vient la phase des questions. Cyril Delhay rappelle que ces dernières n’ont pas vocation à piéger le candidat, mais à préciser et approfondir son exposé. Avant d’y répondre, il conseille de « prendre le temps de respirer, pour ne pas paniquer, ce qui laisse aussi le temps de réfléchir ».

La question de la respiration est primordiale durant le Grand oral. Que ce soit durant la présentation ou les questions, le professeur insiste sur l’importance des silences, qui servent à reprendre sa respiration, mais aussi à aider le jury à recevoir l’exposé.

Avant cette épreuve, il est également normal de ressentir un peu de stress. Et là aussi, la solution se trouve dans la respiration, et plus particulièrement dans la cohérence cardiaque. « Prenez trois minutes pour faire de la cohérence cardiaque, en faisant des inspirations et des expirations de cinq secondes. Ça ramène le rythme cardiaque à son standard », indique-t-il. Autre conseil de Cyril Delhay pour réduire le stress : visualiser par étapes le déroulement de la journée pour programmer son cerveau.

Regard et voix

D’autres détails sont primordiaux lors de cet oral. À commencer par le principal outil lors d’un oral : sa voix. Pour l’optimiser, il est nécessaire de la chauffer un peu avant l’épreuve. Cyril Delhay conseille alors de faire cinq minutes d’exercice, de bailler pour détendre les cordes vocales, puis de prononcer de longs sons A et O, « la bouche bien ouverte, la mâchoire détendue et les lèvres en avant ».

Le regard est également « très important », pour Cyril Delhay, car il « donne l’équilibre interne ». Le risque si on a le regard flottant ? Perdre l’équilibre et se mettre à bégayer, « et par conséquent perdre en fermeté et fluidité du propos ». L’idée est donc que le regard soit fixé sur un point fixe, les membres du jury, en passant de l’un à l’autre.

Pour y parvenir, le professeur d’art oratoire propose un exercice : « Il faut se mettre à cloche pied avec la jambe en arrière en fermant les yeux. Ensuite, il faut refaire la même chose mais en regardant un point fixe devant soi, juste pour reprendre conscience que c’est le point fixe qui donne la stabilité et l’équilibre. » Il préconise également de s’entraîner à regarder un point fixe quand on cherche ses mots, moment où le regard dévie généralement.

Derniers conseils du professeur : la veille de l’examen, il recommande de bien dormir et de se promener la journée.

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