Avant « Gen V » sur Prime Video, il faut surtout voir « The Boys », série trash mais très intelligente

La série « The Boys » disponible sur Prime Video est l’une des plus clivantes de la décennie.
Amazon Prime Video La série « The Boys » disponible sur Prime Video est l’une des plus clivantes de la décennie.

SÉRIE - On adore, ou on déteste, dans les deux cas, impossible de rester neutre. The Boys peut prétendre au club des séries cultes les plus clivantes de ces dernières années. Elle a donné naissance à deux spin-off, l’animé The Boys présentent les Diaboliques, sorti en 2022, et The Boys Gen V, en ligne depuis ce vendredi 29 septembre sur Prime Video. Tous deux viennent s’articuler autour d’une série principale vraiment disjonctée.

The Boys a débarqué sur Prime Video en 2019 et elle a fait l’effet d’une bombe. La série, adaptée du comic éponyme de Garth Ennis, ne ressemble à aucune autre. The Boys raconte la rébellion d’une bande de « garçons » normaux contre des super-héros dotés de pouvoirs et érigés au rang de superstars. Dans ce monde, loin d’être des Avengers désintéressés, les super-héros sont égoïstes, racistes, voire agresseurs sexuel. Le plus fort d’entre eux, Homelander (le protecteur), est particulièrement névrosé, dans une version plus âgée mais toute aussi perverse qu’un Joffrey Baratheon de GOT.

The Boys, too much mais juste

Sur le papier, le pitch peut en refroidir certains. D’autant qu’à l’écran les effusions de sang sont généreuses et récurrentes. Autant le dire d’entrée, pour regarder The Boys, il faut avoir le cœur bien accroché. Membres déchiquetés, scènes de sexe très crues, séquences hautement gênantes, rien n’est épargné au téléspectateur. Mais ce n’est pas gratuit.

D’une part, c’est pour servir une esthétique spécifique et venir s’approcher au plus près de celle des bandes dessinées. D’autre part, c’est pour illustrer un propos. The Boys vient retirer le pansement sans prévenir, et appuyer là où ça fait mal. La critique est évidente : celle de la société de l’influence, de la « starisation », de la consommation.

Derrière toute cette saturation visuelle et scénaristique, on trouve aussi évidemment des trames sur le harcèlement, l’emprise, les violences sexuelles, l’homophobie, la dépendance, ou encore le poids de l’hérédité.

Loin des histoires surannées de super-héros, The Boys se paie le luxe de redonner aux gens normaux, aux individus sans pouvoirs, sans influence, et dont personne ne connaît le nom, un peu de substance. Et puisque rien n’est ni tout noir, ni tout blanc, il y a des supers profondément gentils, et des gens normaux malfaisants qui profitent eux aussi du système en place.

Le casting 5 étoiles de The Boys

Pour que le combat ne soit pas inégal, les producteurs de The Boys ont effectué un casting impeccable. Dans le costume du Protecteur on retrouve Anthony Starr, acteur néo-zélandais qui nous avait déjà éblouis dans Banshee. Son rival de toujours et chef des Boys, l’impitoyable Billy Butcher, est incarné par un autre comédien néo-zélandais, Karl Urban, vu dans Le Seigneur des Anneaux, Thor ou encore Star Trek. Leur haine l’un pour l’autre est l’un des fils rouges de la série.

Il y a aussi Hughie (Jack Quaid) maladroit et attachant, Annie alias Starlight (Erin Moriarty) naïve et courageuse, L’homme-poisson (Chace Crawford) agresseur sexuel notoire, La Crème (Laz Alonso) le père de famille revanchard, le Français (Tomer Kapon) petit voyou au cœur tendre, Kimiko (Karen Fukuhara) la tueuse muette, A-Train (Jessie Usher) le flash accro à la célébrité, ou encore Ashley (Colby Minifie) la Responsable communication sans scrupule.

The Boys : une série plus profonde qu’il n’y paraît

Tous les personnages ont des failles, plus ou moins visibles immédiatement mais The Boys ne nous force jamais à choisir un camp, et c’est très intelligent. Une mise en jambe idéale donc avant de vous lancer dans The Boys : Gen V.

Ce spin-off mené par Jazz Sinclair et Chance Perdomo (Sabrina) suit des étudiants dotés de pouvoirs dans une fac de super-héros. Les 3 premiers épisodes que nous avons pu voir sont dans la veine de la série originale, une touche d’humour en moins, mais d’engagement en plus. Un cocktail avec un zeste de « teen » qui vise sans doute à séduire un public un peu plus large que sa grande sœur au grand genre.

Que les fans de la première heure se rassurent néanmoins, le 1er épisode, The Boys : Gen V est profondément irrévérencieux et offre une scène d’anthologie. Ouf.

À voir également sur Le HuffPost :

« Sex Education » saison 4 : avez-vous reconnu le terrifiant Joffrey Baratheon de « Game of Thrones »?

Grève à Hollywood : un accord de principe trouvé entre scénaristes et studios pour mettre fin au mouvement