Avancée russe, Vladimir Poutine... Volodymyr Zelensky veut rassurer après des semaines difficiles sur le front

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a fait le point sur la guerre en Ukraine sur BFMTV à quelques semaines d'une visite d'Emmanuel Macron.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s'est exprimé lors d'un entretien avec BFMTV ce lundi 11 mars. Situation sur le front, risque de guerre nucléaire... Le chef d'État s'est voulu rassurant sur un certain nombre de points.

· Sur le front, "la situation est bien meilleure"

Après avoir reconnu le 19 février dernier que son armée vivait une situation "extrêmement difficile", le président ukrainien s'est montré plus optimiste sur l'état du front. "La situation est bien meilleure que durant les trois derniers mois", assure-t-il, précisant sortir "d'une réunion militaire".

"Nous avons eu des difficultés en raison du manque de munitions d'artillerie, du blocus aérien, des armes à longue portée russes et de la grande densité des drones russes", reconnaît-il.

Toutefois, "l’avancée de la Russie a été stoppée", et son armée "est en train de perdre un grand nombre de ses forces vives", affirme-t-il, tout en précisant que ce constat pourrait ne plus être valable d'ici "un mois, ou une semaine" si l'armée ukrainienne n'était pas suffisamment soutenue.

S'exprimant sur la prise d'Avdiivka, Volodymyr Zelensky estime que l'armée russe n'a pas conquis la ville mais "s’est contentée de la détruire entièrement pour ensuite y rentrer". Il pointe à ce sujet la supériorité de son ennemi dans le secteur des armes de longue portée, alors qu'il appelle les Occidentaux à lui en livrer. "Ils ont 20 kilomètres d'avance sur nous", estime-t-il.

· Vladimir Poutine a "quitté le monde réel"

Alors qu'il était interrogé sur la frappe russe qui a frôlé sa visite à Odessa avec le Premier ministre grec, Volodymyr Zelensky juge que Vladimir Poutine a "quitté le monde réel".

"Avait-il l’intention de tirer sur moi ? Ça n’est pas ce qui compte aujourd’hui (...) Quand tu frappes avec un missile de croisière à quelques centaines de mètres à côté d’un leader européen, je considère qu’il faut être vraiment malade", déclare-t-il.

"Son objectif, c’est la destruction par tous les moyens de l’Ukraine et de tout ce qui est vivant en Ukraine", insiste-t-il.

· Troupes au sol: Zelensky répond à Emmanuel Macron

S'il dit vouloir "en discuter plus en détail" quand Emmanuel Macron se rendra en Ukraine, Volodymyr Zelensky dit "comprendre" les propos du président français sur l'envoi de troupes au sol en Ukraine. Des déclarations qui avaient suscité un torrent de réactions chez les Occidentaux.

"Le fait qu'il dise qu'on ne peut 'rien exclure' est lié à ce que veut faire Poutine. Tant que l’Ukraine tient, l’armée française peut rester sur le territoire français. Mais si Poutine attaque un pays de l’Otan", la situation sera différente, estime le président ukrainien.

Selon Volodymyr Zelensky, l'Ukraine n'a pas besoin de troupes étrangères sur son sol mais son pays pourrait accueillir des "formateurs" et "du personnel technique" venus de pays membres de l'Otan. "Vos enfants ne vont pas mourir en Ukraine", a-t-il résumé en s'adressant aux Français.

Interrogé sur le durcissement du discours d'Emmanuel Macron à l'égard de Vladimir Poutine, le président ukrainien dit penser que son homologue français "a compris que Poutine l’a trompé". "Je pense qu’il ne lui fait plus confiance".

· Une trêve serait de "l'oxygène" pour Vladimir Poutine

Volodymyr Zelensky a exclu toute trêve alors que le pape François a appelé samedi à "avoir le courage de hisser un drapeau blanc et à négocier" pour mettre un terme à la guerre en Ukraine.

"Pour Poutine, une pause, c'est de l'oxygène. Ce n'est pas pour négocier, c’est une manière de restaurer les capacités militaires de son armée et d'entraîner ses jeunes appelés", estime-t-il.

Une trêve permettrait aussi à la Russie de produire davantage de munitions. "Nous recevons des obus et des missiles nord-coréens, cela témoigne du fait qu’il est en déficit de certains armements", estime le président ukrainien.

S'il refuse toute "pause", Volodymyr Zelensky se montre favorable à l'établissement d'un "plan de paix" qui pourrait selon lui être rédigé en Suisse lors "d'un sommet pour la paix". Les pays qui soutiennent ce plan pourraient ensuite le "transmettre aux représentants de la fédération de Russie.

· Zelensky "ne croit pas" à une attaque nucléaire

Alors que Vladimir Poutine brandit régulièrement la menace de l'arme atomique, Zelensky déclare qu'il "ne croit pas" à une attaque nucléaire russe. "Ce n’est pas sérieux de menacer un pays doté de l’arme nucléaire ou protégé par le parapluie nucléaire de l’Otan", estime-t-il.

En revanche, "le fait qu’il puisse entreprendre une opération terrestre contre un pays de l’Otan est possible", pense-t-il, en citant les pays de "la Baltique" ou "la Moldavie.

"Plus il créera de foyers de déstabilisation à travers le monde, plus forte sera sa position lors de pourparlers", a-t-il estimé.

Article original publié sur BFMTV.com

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