"Aucun pardon possible": un an après le massacre de Boutcha, colère et tristesse règnent

"Ce genre de choses, on ne peut pas l’oublier. Et il n’y a aucun pardon possible. On ne peut que les anéantir." Valentyn, 64 ans, n'oubliera jamais les premiers mois de la guerre en Ukraine. Cet habitant de Boutcha, dans la région de Kiev, a affronté l'armée russe dès le 27 février 2022.

Ce jour-là, une colonne de chars circule dans sa rue. "Je me suis dit: 'je dois les stopper'. J’ai pointé mon lance-grenade, et j’ai tiré", raconte-t-il. Grâce à lui, La colonne est détruite dix minutes plus tard par l’armée ukrainienne.

En plus des combats, il a aussi vu l'étendue des massacres commis par l'armée russe lors de l'occupation de la ville. Meurtres de masses, viols, exécutions sommaires... du début de la guerre jusqu'à fin mars, plusieurs centaines de civils sont morts.

"C’est impossible d’oublier"

Lors de la libération de la région, les autorités ukrainiennes ont découvert plus de 400 corps. Dont le frère de Vova, enterré désormais aux côtés de toutes les victimes du massacre de Boutcha.

Chaque fois que Vova visite sa tombe, la douleur est vive. "Ça fait presque un an, c’est impossible d’oublier. Ça sera en moi pour toute ma vie", explique-t-il au micro de BFMTV.

Près d'un an après le massacre, Vova sait que son frère a été exécuté dans la rue par des soldats russes. "Je ne sais pas s’il y aura une enquête. Nous n’avons été contactés par personne. Mais ceux qui ont fait ça seront puni d’une façon d’une autre", veut-il croire.

Comment faire son deuil quand on sait que justice ne sera peut-être jamais rendue? Certains, comme Oksana, se tournent vers la religion. Cette habitante de Boutcha a perdu cinq membres de sa famille pendant l'occupation.

"Notre vie est comme coupée en deux, et elle ne sera plus jamais comme avant... Ils ont volé nos vies, notre santé, notre jeunesse, notre enfance", résume-t-elle.

Quatre-vingt tombes du cimetière, avec les corps de civils retrouvés dans la ville, étaient encore sans nom cette semaine. Des victimes qui n'ont toujours pas été identifiées, et dont les corps n'ont pas été réclamées.

Article original publié sur BFMTV.com