Au Sahel, le terrorisme enfourche ses deux-roues meurtriers

Les motos sont désormais profondément ancrées dans les tactiques de combat des différents groupes terroristes opérant au Sahel, notamment le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et l’État islamique au Grand Sahara (EIGS). Même si les pick-up, souvent accompagnés de 4 × 4 volés aux ONG, restent importants pour ces groupes armés, ce sont les motos qui deviennent bien plus importantes sur le plus grand champ de bataille d’Afrique de l’Ouest.

Sur leurs images de propagande, ces groupes terroristes exposent très souvent certaines marques de motos. Selon l’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée, ces motos ne proviennent pas de l’énorme stock d’engins volés déjà en circulation dans la région, la plupart d’entre elles sont neuves. Les attaques par essaims de motos comptent parmi les batailles les plus notoires au Sahel.

En janvier 2021, plus de 100 civils ont été tués par des hommes armés conduisant plus de 100 motos qui ont fait irruption dans les villages de Tchoma Bangou et Zaroumdareye, dans la région de Tillabéri, dans le sud-ouest du Niger.

L’adoption des motos par les groupes armés non étatiques s’est répandue bien au-delà du Sahel. Dans le bassin du lac Tchad, les combattants de la province de l’État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) et du Jama’tu Ahlis Sunna Lidda’awati wal-Jihad (JAS) – les deux principales factions rivales de Boko Haram – dépendent également des motos pour une grande partie de leurs déplacements.

Pendant ce temps, les combattants séparatistes de l’ouest du Cameroun utilisent des motos pour traverser des terrains reculés et montagneux.

La vitesse, le rendement énergétique, la durabilité sur les routes accidentées et la possibilité d’accéder à des endroits éloignés et hors route qu’offrent les motos ont changé la donne pour les opérations des groupes armés en Afrique de l’Ouest et au-delà.

Interdictions, de vente, d’importation, de circulation

Les motos “lourdes” sont devenues si importantes pour les groupes armés sahéliens et si étroitement associées à eux qu’elles ont été choisies et interdites par les gouvernements concernés. Il s’agit notamment de grands modèles des marques Aloba, Sanili, Hajoue et Boxer, qui peuvent accueillir plusieurs personnes, disposent d’amortisseurs puissants et sont bien adaptés aux tactiques et aux environnements opérationnels des groupes armés.

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