“Au revoir les 1,5 °C” : place au pragmatisme dans la lutte contre le changement climatique

La lutte contre le changement climatique est une épreuve digne du mythe de Guillaume Tell, suggère The Economist, en référence à ce héros contraint de viser à l’arbalète une pomme déposée sur la tête de son fils. Mais cette adaptation moderne de la légende suisse pourrait connaître un dénouement moins heureux. En couverture de son édition du 5 novembre, l’hebdomadaire britannique figure une pomme trônant sur un globe terrestre, lui-même transpercé par le carreau d’une arbalète qui a visiblement manqué sa cible. “Au revoir les 1,5 °C”, clame le journal, avec cette interrogation en sous-titre : “Pourquoi les mesures pour le climat ont raté leur cible”.

Alors que la COP27 débute ce dimanche 6 novembre en Égypte, l’hebdomadaire semble fataliste : les buts fixés il y a sept ans par les accords de Paris sont, selon lui, inatteignables. La réunion en grande pompe des chefs d’État lors de la COP21 a accouché d’objectifs “herculéens”, “sans que personne passe à l’offensive”, ironise le titre.

“Éviter une hausse de température de plus de 1,5 °C est désormais impossible.”

À l’heure où les conséquences du changement climatique apparaissent de façon plus évidente à l’humanité – des inondations au Pakistan à l’ouragan touchant la Floride, en passant par la sécheresse estivale en Europe –, The Economist appelle les militants pour le climat et les dirigeants à adopter “une dose de réalisme”. “Les représentants des États réunis en Égypte devraient avoir l’humilité de reconnaître leur échec au lieu de se bercer de faux espoirs. Ils doivent se montrer plus pragmatiques et regarder en face certaines vérités difficiles à accepter.”

Il dresse ensuite une liste des priorités, préconisant tout d’abord de tripler les investissements dans les “énergies propres”, qui atteignent actuellement 1 000 milliards de dollars par an (1 400 milliards prévus pour 2022, selon les chiffres de l’Agence internationale de l’énergie). Il faut ensuite adopter de nouvelles approches de gouvernance : créer un environnement propice aux financements des investisseurs privés, notamment dans les pays en développement, et aider les pays les plus pauvres à fermer leurs centrales à charbon.

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