Au procès de l'incendie de la rue Erlanger, les rescapés racontent leur calvaire

«Je pensais que ça allait être à mon tour». Au procès de l'incendie de la rue Erlanger, à Paris, plusieurs victimes ont livré le récit bouleversant de leur attente dans l'immeuble en feu, parfois agrippés à la façade, jusqu'à l'arrivée des pompiers. Dans la nuit du 4 au 5 février 2019, les flammes avaient ravagé le 17 bis de cette rue du XVIe arrondissement de Paris, piégeant les habitants des étages supérieurs de cet immeuble ancien et difficile d'accès.

Dix personnes ont perdu la vie, tandis que les secours ont «sauvé d'une mort certaine 64 personnes» dans des conditions périlleuses, avait témoigné vendredi le pompier qui a commandé les opérations de secours. La cour d'assises de Paris juge depuis une semaine Essia Boularès, une femme de 44 ans atteinte de troubles psychiatriques, qui a reconnu avoir mis le feu au 2e étage vers 0h30, après un différend avec un voisin.

«On est conscient qu’il n’y a pas d’autre issue»

Cette nuit-là, Nadjib A. est réveillé par une alarme incendie. Cet homme de 49 ans, habitant du 6e étage avec son épouse Radia B., explique avoir ouvert la porte pour voir ce qu'il se passait. «Je suis sidéré, je vois le feu dans toute la cage d’escalier en face de moi. Je reste de marbre, on est conscient qu’il n’y a pas d’autre issue».

«On s’est mis sur le balcon. Tout d’un coup on voit l’un des voisins d’en face tomber» - le jeune Adel, 16 ans, acculé par la chaleur, et dont la mère, Revena, est également décédée dans l'incendie. Radia «disait que c’é...


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