Au procès d’Éric Dupond-Moretti devant la CJR pour prise illégale d’intérêt, ses avocats demandent sa relaxe

La défense d’Eric Dupond-Moretti plaide vendredi 7 juillet huit recours lors d’une audience cruciale devant la Cour de cassation pour annuler son renvoi en procès devant la Cour de justice de la République (CJR) pour prise illégale d’intérêt.
THOMAS SAMSON / AFP La défense d’Eric Dupond-Moretti plaide vendredi 7 juillet huit recours lors d’une audience cruciale devant la Cour de cassation pour annuler son renvoi en procès devant la Cour de justice de la République (CJR) pour prise illégale d’intérêt.

JUSTICE - « Il n’est coupable de rien ». Les avocats du ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti ont réclamé sa relaxe lors du dernier jour du procès du Garde des Sceaux ce jeudi 16 novembre. La veille, l’accusation avait requis un an de prison avec sursis à l’encontre du ministre.

Éric Dupond-Moretti « n’est coupable de rien », « il a fait quoi Éric Dupond-Moretti ? » : Jacqueline Laffont et Rémy Lorrain, avocats du Garde des Sceaux ont balayé toutes les accusations sur les deux affaires qui valent au ministre une comparution devant la CJR.

Le procureur général de la Cour de cassation Rémy Heitz, qui porte l’accusation au procès, a soutenu mercredi sa « conviction » que le ministre de la Justice s’était rendu coupable du délit de « prise illégale d’intérêt ». « Ces poursuites n’ont aucun sens » et l’accusation « construit ses infractions » sur des « approximations », a rétorqué Me Rémi Lorrain, quand sa consœur Jacqueline Laffont pointe « le vide sidéral de ce dossier ».

Rendue le 29 novembre, la décision pourrait conduire au départ du Garde des Sceaux en vertu d’une règle rappelée il y a quelques jours par la Première ministre Élisabeth Borne.

EDM n’a « rien à ajouter »

La première affaire dans laquelle le ministre est suspecté concerne trois magistrats du Parquet national financier (PNF) qui avaient fait éplucher les factures téléphoniques d’Éric Dupond-Moretti quand il était avocat dans le dossier de corruption dit « Bismuth », lié à l’ancien président Nicolas Sarkozy. « Acquitattor » avait dénoncé des « méthodes de barbouze », peu avant sa nomination surprise place Vendôme en juillet 2020. La seconde affaire concerne un ancien juge d’instruction, auquel il avait imputé des méthodes de « cow-boy » et contre qui il avait porté plainte au nom d’un client pour violation du secret de l’instruction.

L’accusation a affirmé la veille que le ministre avait ignoré les « alertes », « clignotants orange, rouge », et « franchi une ligne qu’il n’aurait jamais dû franchir » : ouvrir, en tant que ministre, des enquêtes administratives visant trois magistrats qu’il avait critiqués quand il était avocat.

Ce à quoi la défense de Dupond-Moretti rétorque que le ministre n’a fait que suivre les « recommandations » de ses services sur des procédures lancées par sa prédécesseure : « Du début à la fin » il « est absent du processus décisionnel », n’a « jamais donné d’instruction » assure Rémy Lorrain. Devenu ministre, « Éric Dupond-Moretti n’en avait rien à secouer » de ces affaires, « il ne s’est pas vengé ! », s’insurge-t-il encore.

À l’issue de la plaidoirie, Éric Dupond-Moretti, invité à s’exprimer une dernière fois, n’a pas souhaité le faire : « Je n’ai rien à ajouter, monsieur le président », a-t-il déclaré à la barre.

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