Aux Pays-Bas, “we speak English”

Aux Pays-Bas, l’anglais gagne du terrain au détriment du néerlandais, à tel point que le ministre de l’Éducation par intérim, Robbert Dijkgraaf, veut présenter un projet de loi pour défendre la langue nationale dans l’éducation supérieure. Depuis l’Allemagne, la Frankfurter Allgemeine Zeitung constate que, “dans certains endroits d’Amsterdam, vous rencontrerez des regards vides si vous parlez néerlandais – que ce soit dans un restaurant, dans un magasin ou dans un atelier de réparation de vélos”. À Eindhoven aussi, les nombreux expatriés, qui travaillent dans les grandes entreprises comme le fabricant de machines à puces ASML ou étudient à la TU Eindhoven, contribuent à cette déferlante linguistique.

Le phénomène est si répandu que les Néerlandais se mettent même parfois à parler anglais entre eux si un seul étranger est présent. “Il s’agit souvent d’une manière de paraître cosmopolite”, remarque le quotidien allemand. Dans les universités, l’anglais s’est imposé, à la fois parce que de nombreuses publications sont dans cette langue et parce que les établissements veulent attirer le plus d’étudiants étrangers possible.

La tendance est prononcée dans les universités. Après tout, la science prospère grâce aux échanges internationaux, de nombreux matériels pédagogiques sont publiés en anglais et les universités veulent attirer les étudiants étrangers et retenir les talents locaux.

Le nombre d’étudiants étrangers augmente depuis des années : selon le Bureau central de la statistique, deux étudiants de première année sur cinq sont étrangers. Même les locaux préfèrent suivre un enseignement en anglais car cela augmente leur employabilité à l’international.

Certaines voix, comme celle du chroniqueur Aleid Truijens dans le journal De Volkskrant, s’insurgent contre cette situation : “Il est triste de voir comment professeurs et étudiants communiquent dans une langue dans laquelle ils ne sont pas au mieux de leurs capacités”, écrit le journaliste. Le linguiste et écrivain Wim Daniëls a déclaré quant à lui que “cette évolution [était] inquiétante, du moins si l’on considère que le néerlandais doit être préservé”.

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