Au Mali comme en Guinée, la valse des Premiers ministres

Au Mali, un Maïga succède à un autre Maïga : le ministre de l’Administration territoriale, Abdoulaye Maïga, a été nommé Premier ministre par intérim en remplacement de Choguel Kokalla Maïga. Et en Guinée, Mohamed Béavogui, qui, officiellement, se trouve en Europe pour des raisons de santé, est remplacé par l’un de ses ministres, Bernard Gomou, qui assurait l’intérim depuis la mi-juillet.

“Un lifting gouvernemental pour garder le cap ! ” s’exclame le site d’information Guinée News. “Qui eut cru à un tel scénario avant le départ de Mohamed Béavogui pour son check-up médical à Rome ? […] En misant désormais sur Bernard Gomou, un quadra, pour conduire les affaires de l’exécutif à ses côtés, le [chef des autorités de transition] colonel Mamadi Doumbouya, au-delà d’avoir démontré si besoin en était son penchant pour le jeunisme, entend sans doute avoir la haute main sur l’appareil de l’État dans la conduite de la transition. En écartant toute possibilité d’ouverture, du moins dans l’immédiat, aux politiques, qui restent sur des charbons ardents.”

Alors “qui est Bernard Gomou, nouveau Premier ministre de la transition ? ” s’interroge pour sa part le site guinéen Aminata. Il a 41 ans. Il occupait les fonctions de ministre du Commerce, de l’Industrie et des PME dans le précédent gouvernement. C’est un financier et homme d’affaires qui a fait toute sa carrière dans le conseil et les assurances.

Aminata nous livre un CV très complet, mais ne détaille pas les liens de Bernard Gomou avec le chef de la junte, que l’on imagine très étroits.

Commentaire cinglant de Wakat Séra au Burkina Faso : “Ce ne sera pas une sinécure pour le nouveau PM guinéen, qui a été nommé juste la veille de l’arrivée, hier dimanche [21 août], du nouveau médiateur de Cedeao [la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest], l’ancien président béninois Yayi Boni.”

Et le site burkinabè de s’interroger : “Par quel bout le médiateur de l’organisation sous-régionale prendra-t-il cette crise guinéenne ? Aura-t-il le courage et la sagesse de rencontrer les leaders du FNDC [Front national pour la défense de la Constitution], ce mouvement citoyen dissous par le pouvoir, et qui, pourtant, porte aujourd’hui les aspirations du peuple guinéen et la contestation contre la junte militaire ? Et quels leaders politiques rencontrera Yayi Boni, presque tous ayant été contraints de vivre en cachette pour échapper aux griffes acérées de la junte militaire ?”

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :