Au Liban, des télécoms de mauvaise qualité mais au prix fort

“Face à la hausse des prix des télécoms, les Libanais entre colère, dégoût et épuisement”, écrit le quotidien francophone libanais L’Orient-Le Jour.

Depuis le 1er juillet, les tarifs des télécommunications ont littéralement explosé. Auparavant indexés sur le taux de change officiel en vigueur avant le début de la crise économique – soit 1 500 livres libanaises pour 1 dollar –, les tarifs sont désormais quasiment alignés sur le taux du marché parallèle – entre 25 000 et 30 000 livres libanaises pour un dollar.

Les télécoms étaient le dernier service au Liban, qui compte seulement deux opérateurs, à continuer à appliquer les prix au taux officiel. C’est désormais terminé. Les responsables du secteur ont expliqué que cette augmentation des tarifs était “indispensable […] pour assurer la survie des télécoms libanaises”.

Et ce pour un service qui laisse grandement à désirer. “On paie très cher, mais la connexion est catastrophique”, se plaint une habitante de Beyrouth. Speedtest Global Index, qui propose un classement des pays selon la vitesse moyenne de connexion, classe le Liban 117e sur 141 pays pour la vitesse mobile, et 158e sur 182 pays pour le haut débit.

Un service essentiel

Une situation qui exaspère les Libanais, souligne L’Orient-Le Jour :

“À chaque annonce d’une hausse des prix des denrées ou de services essentiels (essence, gaz, pain, etc.), les Libanais, faute d’alternative, se résignent à régler la note, aussi salée soit-elle, en la ponctuant d’une insulte à l’encontre de la classe politique.”

“C’est la même chose que pour l’essence. Je m’attendais à ce que les routes se vident en raison de l’augmentation des prix, mais il y a toujours des embouteillages”, constate le gérant d’un magasin de téléphonie mobile dans lequel l’afflux des clients est toujours aussi important.

Les télécoms sont considérées par les Libanais comme un service essentiel.

Comme le rappelle le journal libanais, c’est l’annonce d’une taxe WhatsApp de 6 dollars – du nom de l’application de messagerie instantanée et d’appels vocaux ou vidéo très utilisée au Liban – qui “a fait déborder le vase de la colère populaire” le 17 octobre 2019 “et poussé les Libanais à se mobiliser sur les places de l’ensemble du pays”. Mais, poursuit le quotidien, “seules quelques timides manifestations ont eu lieu” contre la nouvelle grille de tarifs. Colère, dégoût et épuisement.

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