Au Koweït, une présentatrice télé créée par une intelligence artificielle

MÉDIAS - Un média koweïtien a dévoilé une animatrice de télévision virtuelle, générée par une intelligence artificielle, avec l’ambition de lui confier la présentation d’un journal d’actualité dans le pays du Golfe.

Comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article, la présentatrice est vêtue d’un T-shirt blanc à col V, recouvert d’une veste noire. Prénommée Fedha, elle a fait son apparition le 8 avril sur le compte Twitter du site d’actualité Kuwait News, dans le cadre d’un projet encore en phase de test.

« Je suis Fedha, la première présentatrice au Koweït qui travaille avec l’intelligence artificielle à Kuwait News. Quel genre d’actualités préférez-vous ? Écoutons vos opinions », dit-elle en arabe classique.

« Fedha représente tout le monde »

Le site, affilié au Kuwait Times, le premier quotidien anglophone du Golfe fondé en 1961, est en train de tester le potentiel de l’intelligence artificielle pour proposer du « contenu nouveau et innovant », a expliqué à l’Agence France-Presse son rédacteur en chef adjoint, Abdullah Boftain.

Selon lui, la présentatrice pourrait à l’avenir adopter l’accent koweïtien et présenter un bulletin d’actualité sur le compte Twitter de Kuwait News, suivi par plus de 1,2 million d’abonnés.

« Fedha est un ancien prénom koweïtien populaire qui fait référence à l’argent, le métal. On imagine toujours les robots de couleur argentée et en métal, nous avons donc combiné les deux », a affirmé Abdullah Boftain.

Quant à l’apparence physique de la présentatrice, blonde aux yeux clairs, elle reflète, selon lui, la diversité de la population dans ce riche pays pétrolier, composée de Koweïtiens et d’expatriés. « Fedha représente tout le monde », a-t-il ajouté.

Sa vidéo de présentation de 13 secondes a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, notamment de la part de journalistes. « Nos emplois sont en danger. Fedha et ses collègues seront-elles nos remplaçantes dans un avenir proche ? », s’est interrogé l’un d’entre eux.

Un contrôle important de l’information

L’émirat dirigé par Nawaf Al-Sabah est réputé pour être l’un des pays du Golfe les moins répressifs mais il existe tout de même un contrôle important sur l’information, note Reporters sans frontières (RSF).

De nombreux sujets y sont encore tabous. Les journalistes ne peuvent pas aborder les droits des travailleurs migrants, les droits des femmes ou encore la corruption, note l’ONG, qui rappelle que la chaîne Al-Watan avait dû fermer ses studios pour propos « antigouvernementaux » en 2015.

Selon une étude de RSF, le Koweït était classé 158e sur la liste des 180 pays et territoires dans l’indice de la liberté de la presse en 2022.

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