Au « JDD », la grève prend fin suite à un « accord », après six semaines de mobilisation de la rédaction

Geoffroy Lejeune, venu de « Valeurs actuelles », a pris ce mardi 1er août son poste de directeur de la rédaction du « Journal du dimanche ».

La grève au « JDD » a pris fin ce 1er août (Photo d’illustration : en mars 2016).

MÉDIAS - C’est la fin d’une mobilisation qui aura duré six semaines. La grève au Journal du dimanche (JDD) a pris fin ce mardi 1er août, jour de l’arrivée de Geoffroy Lejeune à son poste de directeur de la rédaction, après « un accord permettant de mettre un terme au mouvement de grève entamé le 22 juin », indique le groupe Lagardère dans un communiqué.

L’accord prévoit « une reprise de l’activité avec un retour de la publication du site web » dès ce mardi, et « la publication du journal dans les kiosques à partir de mi-août », poursuit le communiqué.

Il « prévoit également la mise en place de conditions d’accompagnement pour les journalistes qui souhaiteraient quitter la rédaction ».

Les journalistes protestaient depuis 40 jours, une durée inédite, contre la nomination de Geoffroy Lejeune, 34 ans, ex-directeur de la rédaction de l’hebdomadaire d’extrême droite Valeurs actuelles. Même si Arnaud Lagardère, le patron du groupe, s’en défend, nombre d’observateurs voient dans cette nomination la main du milliardaire Vincent Bolloré, aux opinions réputées ultra-conservatrices. Son groupe Vivendi doit en effet avaler Lagardère, propriétaire du JDD, de Paris Match et d’Europe 1, après une offre publique d’achat réussie.

« Nous n’avons pas gagné »

Dans un communiqué distinct, la société des journalistes (SDJ) du JDD a indiqué que l’accord avait été signé « dans la nuit de lundi à mardi ». Par conséquent, la grève a été levée mardi matin. La fin du mouvement a été approuvée par 94 % de la rédaction (82 voix pour, 5 contre, 3 ne se prononcent pas).

« Il nous coûte de le reconnaître, particulièrement auprès de nos lecteurs : si nous avons remis sur la place publique l’enjeu de l’indépendance des rédactions, face à notre actionnaire, nous n’avons pas gagné », a souligné la SDJ dans ce texte au ton amer.

« Aujourd’hui, Geoffroy Lejeune prend ses fonctions. C’est dans une rédaction vide qu’il entrera. Des dizaines de journalistes refusent de travailler avec lui et devraient quitter le JDD, a-t-elle poursuivi. Dans les prochaines heures, nous serons confrontés à un dilemme douloureux : partir ou rester. ».

« Partir, c’est dire adieu à un titre qui, pour beaucoup d’entre nous, était devenu une deuxième famille. Rester, c’est reprendre le travail dans une rédaction dénaturée. Dans tous les cas, ce sera un choix de combat », a-t-elle estimé.

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