Au Japon, un parc d’attractions qui ne ravive pas la magie de Ghibli

Le tout premier parc à thème consacré à l’univers du célèbre Studio Ghibli vient enfin d’ouvrir ses portes. Il ne s’agit pas d’un parc d’attractions classique – ici, pas de grand huit aquatique, ni de princesses à la chevelure bouffante qui saluent la foule depuis un char –, mais plutôt d’un hommage discret à ce studio d’animation légendaire. Au regard des lancements en fanfare organisés pour les grands parcs internationaux, notamment ceux gérés par Disney ou Universal Studios, cette inauguration n’a visiblement rien d’un grand événement. Mais elle marque une rupture en douceur avec les habitudes du studio, créé il y a trente-sept ans.

Bien différent du musée à Tokyo

Depuis 2001, Ghibli possède son propre musée dans le parc d’Inokashira, dans le quartier de Kichijoji, à Tokyo. L’endroit est facile d’accès mais souvent bondé, et les billets s’arrachent en un rien de temps. Les collections sont relativement modestes, et les photos sont interdites, une politique que les gardiens appliquent à la lettre : ils exigent la suppression du moindre cliché pris à la dérobée.

En comparaison, le nouveau parc Ghibli, situé dans la préfecture d’Aichi [à environ 300 kilomètres à l’ouest de Tokyo], est un paradis pour instagrammeurs. Trois secteurs [sur cinq] ont été inaugurés mardi 1er novembre. L’un d’eux abrite un bâtiment à deux étages qui permet de prendre la pose dans divers décors tirés de l’univers Ghibli. Les visiteurs peuvent s’immerger dans des scènes issues de treize films différents : s’asseoir dans le train du Voyage de Chihiro [2001], comme s’ils allaient chez Zeniba, courir au milieu des vagues avec Ponyo [l’héroïne de Ponyo sur la falaise, 2008] ou se tenir sous la tête d’un Dieu-Cerf, l’un des personnages de Princesse Mononoké [1997]. On imagine sans peine les Japonais traverser le pays pour un selfie avec Sans-Visage [personnage du Voyage de Chihiro].

Ces décors sont installés dans le grand Entrepôt Ghibli, véritable dédale de salles d’exposition comprenant aussi un espace de jeux pour enfants et une pièce remplie de sculptures inspirées de l’univers du studio. On y trouve également un cinéma de 170 places où sont diffusés dix courts-métrages d’animation – mais pas plus d’un film par jour – qui n’étaient jusque-là visibles qu’au musée de Tokyo. Un peu plus loin, une immense boutique de souvenirs propose des produits dérivés originaux, notamment une version inédite du Chat-Bus [de Mon voisin Totoro, 1988] – à l’esthétique déjantée et très réussie –, sans oublier les incontournables disponibles un peu partout.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :