Au Gabon comme au Zimbabwe, des élections en simulacre de démocratie
Le feu couve au Zimbabwe comme au Gabon, où des scrutins, une fois de plus contestés pourraient bien provoquer l’explosion de la marmite sociale. Comme s’ils s’étaient passé le mot, Zimbabwéens et Gabonais ont organisé des triples scrutins, une présidentielle, des législatives et des sénatoriales [les 23 et 24 août] pour les premiers et une présidentielle, des législatives et des locales [le 26 août] pour les seconds.
Au Zimbabwe, comme si les membres de la structure en charge des élections avaient le feu aux fesses, les résultats ont été proclamés à une vitesse grand V, donnant vainqueur, avec 52,6 % des voix, le président sortant, Emmerson Mnangagwa, bientôt 81 ans, et perdant, avec 44 %, son challenger, l’opposant Nelson Chamisa, 45 ans.
Pour les législatives, le schéma n’est guère différent. Alors que l’historique Zanu-PF [le parti au pouvoir d’Emmerson Mnangagwa] s’en sort avec 136 sièges sur 210, le parti d’opposition, le MDC, s’en tire, selon les chiffres officiels, avec juste 73 élus. Comme dans un choc générationnel où la part du lion doit toujours revenir à l’aîné, le “crocodile” [surnom du président Mnangagwa] rafle tout, comme en 2018, où il s’est donné une virginité par les urnes, après avoir remplacé Robert Mugabe, le “vieux Bob”, renversé par un coup d’État. Mais comme il y a cinq ans aussi, le jeune avocat [Nelson Chamisa], pasteur chrétien évangélique pentecôtiste, n’entend pas se laisser voler sa victoire.
Comme en 2018, les Zimbabwéens vont-ils encore vivre des manifestations violemment réprimées et meurtrières ? Rien que la proclamation des résultats fut endeuillée, en son temps, par six pertes en vies humaines.
Bis repetita, diront alors les analystes politiques, eux qui savent, comme tous, que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets ! Tous les ingrédients sont réunis pour faire de ces élections générales des 23 et 24 août, contestées, une source de tempête sociopolitique qui secouera une fois de plus le Zimbabwe.
Fraudes, intimidations et autres entraves sont dénoncées par l’opposition, tandis que l’ONG Human Rights Watch dénonce un “processus électoral gravement défectueux et que la communauté de développement d’Afrique australe qualifie des ‘aspects du scrutin [de] non conformes’”.
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