Au Danemark, qui est Frédérik X qui succède à Margrethe II après son abdication

INTERNATIONAL - Une nouvelle génération, qui incarne une vision dépoussiérée de la monarchie. Ce dimanche 14 janvier, au Danemark, le prince Frederik devient le roi Frederik X et succède à sa mère, la reine Margrethe, après 52 ans de règne. Âgé de 55 ans, ce dernier se tient loin des habituelles manières de famille royale et est très apprécié pour son image d’homme « normal ». Sa cote de popularité dépasse les 80 %.

Un roi « comme tout le monde »

« Je ne veux pas m’enfermer dans une forteresse, je souhaite être moi-même, un être humain », avait-il en effet déclaré en décembre dernier, affirmant sa volonté d’être fidèle à ce principe, même sur le trône. Une déclaration qui guide son mode de vie, y compris familial. Son choix de scolariser ses deux enfants, âgés de 11 et 18 ans, dans le système public avait marqué l’opinion. L’aîné, le prince Christian sera ainsi le premier des héritiers de la couronne à être allé à la crèche.

Plus encore, la femme du nouveau roi, Mary Donaldson, n’est pas issue de la royauté ou d’une famille de la « noblesse ». Juriste de formation, elle est australienne et avait rencontré le prince Fredérik dans un bar à Sydney lors des Jeux Olympiques de 2000.

Ensemble, ils forment un couple moderner « amateurs de musique pop, d’art moderne et de sports », analyse l’historien Sebastian Olden-Jørgensen. Ils « ne représentent pas pour autant une révolution potentielle par rapport à la reine qui est conservatrice » mais une adaptation prudente aux changements de la société moderne, ajoute ce dernier.

Du prince gâté et fêtard, au roi engagé

S’il prend aujourd’hui la suite de sa mère, Frédérik n’a pas toujours été prêt à endosser ce rôle. « Il n’était pas à proprement parler rebelle, mais enfant et jeune homme, il était très mal à l’aise avec l’attention des médias et le fait de savoir qu’il allait devenir roi. Il a pris confiance au milieu de la vingtaine », indique Gitte Redder, spécialiste de la famille royale danoise.

Il avait, au début des années 90, l’image d’un prince gâté, passionné de belles voitures, de vitesse et de boîtes de nuit, reprochant à ses parents de l’avoir négligé pour remplir leurs obligations. Il a finalement poursuivi ses études, jusqu’à être diplômé de Sciences politiques de l’université d’Aarhus. Avec un père francophone, il parle aussi bien le français que l’anglais et l’allemand.

C’est finalement sa formation militaire dans les trois corps d’armes de la défense danoise qui lui a valu l’estime de ses sujets et la maturité qui semblait lui faire défaut. Le prince a notamment fait partie du corps d’élite des nageurs de combat, réussissant en 1995 à se classer parmi les quatre candidats ayant passé avec succès toutes les épreuves sur quelque 300 inscrits.

Le prince est également connu pour son engagement sur la crise climatique, ce qui s’inscrit dans la continuité des choix de sa mère. Lors de son discours pour la nouvelle année, cette dernière avait déclaré : « Nous devons nous attaquer au changement climatique. Les conséquences ne sont pas seulement à venir. Elles sont déjà là, et elles sont extrêmes. La plupart des Danois en sont pleinement conscients, même s’il a été difficile pour certains d’entre nous d’en prendre pleinement conscience. Ensemble, nous devons maintenant trouver l’espoir et la détermination nécessaires pour agir ». Le ton est donné.

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