"Au départ, Emmanuelle Béart ne souhaitait pas se confier" : Comment l'actrice a réussi à briser le silence de l'inceste (Un silence si bruyant, M6)

L’ambiance est lourde à l’issue de la projection, chez M6, d’Un silence si bruyant, d’Emmanuelle Béart et Anastasia Mikova (photo). La quarantaine de journalistes venus visionner ce film sont mutiques, contrairement aux victimes qui, grâce à ce long docu-réalité, ne le sont plus. Norma, Joachim, Pascale et la fille de Sarah prennent enfin la parole pour hurler leur souffrance passée, actuelle et future. Ils ont 28, 38, 56 et 11 ans. Tous ont été broyés par l’horreur de l’inceste. Et tous disent, avec rage et pudeur, l’enfer qu’est devenue leur vie et comment la société doit tout faire pour protéger ses enfants des bourreaux trop souvent impunis (3 % seulement des plaintes pour viols et agressions sexuelles sur mineurs aboutissent à des condamnations).

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TOUT A COMMENCÉ PAR UNE RENCONTRE

C’est lors d’une soirée chez une amie commune qu’Emmanuelle Béart croise le chemin d’Anastasia Mikova, cinéaste dont elle connaît bien le travail (Human et Woman, en collaboration avec Yann-Arthus Bertrand) : « Cela faisait à peine dix minutes que nous discutions, Emmanuelle et moi, quand elle m’a confié ce qui lui était arrivé enfant, explique Anastasia. Nous sortions du deuxième confinement, et moi d’une grossesse, et je n’avais pas prévu de refaire un film tout de suite. Mais il m’est apparu essentiel de collaborer avec Emmanuelle sur ce sujet. » Trois ans de travail ont été nécessaires pour fixer sur la pellicule les maux et les mots des quatre victimes mises en lumière dans le documentaire. Anastasia Mikova tient à préciser : « Ce n’est pas un film confession […] C’est avant tout un film choral et collectif. Si, au départ, Emmanuelle ne souhaitait pas apparaître à l’écran ni se confier […], sitôt le premier témoin rencontré (Norma, ndlr), elle a compris qu’elle ne pourrait pas faire autrement que d’unir sa parole à la leur. On était dans une telle intimité qu’elle ne pouvait plus rester derrière la caméra. »

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