Au Chili, Scholz soutient l’idée d’un mémorial sur le site d’une ancienne “colonie nazie”

“Colonia Dignidad” : deux mots qui résonnent encore fortement dans l’opinion publique chilienne. Cette ancienne ferme située au sud de Santiago, transformée en 1961 en véritable secte par l’ancien nazi Paul Schäfer, fut aussi un centre de détention et de torture sous la dictature d’Augusto Pinochet, entre 1973 et 1990.

En visite officielle au Chili, dimanche 29 janvier, le chancelier allemand Olaf Scholz, repris notamment par le quotidien La Tercera, a “offert son soutien” au projet chilien de “création d’un lieu de mémoire et d’un monument aux victimes de l’ex-Colonia Dignidad”.

Recherchés dans leur pays, Paul Schäfer et des dizaines d’autres membres de sa secte – sous couvert d’organisation caritative – avaient trouvé refuge au Chili, vivant en autarcie, tout en s’agrandissant peu à peu. On n’apprendra que plus tard que “Schäfer avait soumis plus de 300 personnes à des travaux forcés, des châtiments corporels, de la manipulation mentale et, dans un certain nombre de cas, des abus sexuels”, résume le site en espagnol de la Deutsche Welle.

Mort en prison

Puis, continue La Tercera, “l’enclave allemande dirigée par Paul Schäfer, sous la dictature de Pinochet [est devenue] un centre de détention” des opposants au régime. De détention mais aussi de tortures exécutées par la police politique de la dictature, la Dina (Direction nationale du renseignement).

Paul Schäfer a finalement été rattrapé par la justice à la fin des années 1990 mais il s’est enfui. On l’a retrouvé finalement en Argentine, d’où il a été extradé. Il a été condamné au Chili, notamment pour torture et abus sexuels, et est mort en prison en 2010.

Plusieurs ONG chiliennes des droits de l’homme ont longtemps critiqué les gouvernements allemand et chilien pour ne pas être parvenus à un accord pour construire un mémorial sur les lieux où avait sévi la secte. Dimanche, le président chilien, Gabriel Boric, a déclaré : “Nous remercions le gouvernement allemand pour sa volonté de contribuer à la recherche de la vérité et de faire de l’ex-Colonia Dignidad un espace de mémoire.”

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