Au Chili, les députés doivent désormais se soumettre à un dépistage de drogue

Tirés au sort mercredi 17 août, 78 députés chiliens sur 155 devront se soumettre d’ici à la fin du mois à un test de dépistage de drogue. Les autres le seront dans les prochains mois ou prochaines années de l’actuelle législature, commencée pour quatre ans en mars dernier.

La nouvelle loi, qui a ajouté ces tests au règlement de la Chambre des députés, avait été approuvée à une très large majorité en juillet. Certains amendements toutefois avaient été rejetés par de nombreux députés de gauche, comme celui qui précise que le nom des députés positifs sera rendu public, ainsi que leurs comptes bancaires, “pour écarter l’hypothèse de liens avec le narcotrafic”, précise au site Biobiochile le président de la Chambre, Raúl Soto, de centre gauche.

Lors d’un débat électoral télévisé, avant son élection le 19 décembre dernier, le nouveau président, de gauche, Gabriel Boric, entré en fonction en mars, avait lui-même montré en direct un test négatif.

Pourtant, le nouveau règlement fait grincer bien des dents. Également tirée au sort, la députée Marcela Riquelme, indépendante de gauche qui soutient la coalition de Gabriel Boric – lequel n’a pas de majorité parlementaire – a annoncé qu’elle songeait à refuser de se soumettre au test. Reprise dans cet autre article de Biobiochile, l’avocate a commenté :

“Ne pas passer le test est une option plus que légitime. Une chose est le règlement, une autre est l’atteinte aux droits fondamentaux.”

“Un show inacceptable”

Même parmi ceux qui acceptent de se faire tester, certains se montrent solidaires, comme ce député socialiste repris par le site Emol :

“Je pense que c’est un show inacceptable, un spectacle […] qui porte gravement atteinte à la vie privée.”

Si les tests sont prévus pour différents types de drogues, le débat s’est surtout focalisé sur le cannabis. Au début d’août, la députée Ana María Gazmuri, qui milite pour la dépénalisation et qui estime que cinq millions de Chiliens consomment plus ou moins régulièrement du cannabis, déclarait au quotidien La Tercera :

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