Au bac de français, les lycéens face à des textes classiques qui résonnent avec l’actualité

Les élèves de première planchent ce jeudi 15 juin sur le bac de français (photo d’illustrations à Caen en 2007)
Les élèves de première planchent ce jeudi 15 juin sur le bac de français (photo d’illustrations à Caen en 2007)

BACCALAURÉAT - Ce sont des œuvres écrites, pour certaines, il y a plusieurs siècles. Les ouvrages au programme du bac de français, dont les épreuves ont lieu ce jeudi 15 juin, semblent éloignés des préoccupations des lycéens, mais résonnent malgré tout avec le XXIe siècle.

Ce jeudi, lors de l’épreuve écrite, les 547 146 candidates et candidats auront le choix entre un commentaire et une contraction de texte associée à un essai pour le bac technologique, entre une dissertation et un commentaire de texte pour le bac général. La dissertation porte sur un texte au programme, construit autour des quatre grands genres littéraires : roman, poésie, théâtre et littérature d’idées. Pour chaque genre, les élèves ont étudié une œuvre parmi trois proposées.

Étaient ainsi au programme, pour la série générale, Manon Lescaut (1731) de l’Abbé Prévost, La Peau de chagrin (1831) de Balzac, Sido (1929) de Colette pour le roman ; Gargantua (1534) de Rabelais, Les Caractères (1688) de La Bruyère et la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791) d’Olympe de Gouges pour la littérature d’idées, etc.

La place des femmes

Cette dernière rencontre un écho particulier chez les lycéennes. « C’est une œuvre de la Révolution française, mais avec des thèmes qu’on retrouve aujourd’hui et qui nous touchent », dit Jeanne, en 1re dans un lycée à Strasbourg, à l’AFP. « Du féminisme en littérature, je me suis dit que c’était trop bien ! »

La représentation de certains personnages féminins dans des œuvres classiques est abondamment discutée par les jeunes, après #MeToo. Adèle, 16 ans, lycéenne à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), regrette par exemple que l’histoire de Manon Lescaut, dont l’héroïne est une prostituée, soit « vue à travers le regard d’un homme ». Mais elle est « bien consciente que la vision de l’égalité hommes/femmes a évolué », confie-t-elle à l’AFP.

Françoise Cahen, professeure de français à Alfortville (Val-de-Marne), s’efforce « d’imaginer des dispositifs qui permettent aux élèves de faire dialoguer les œuvres avec notre époque ». « La lecture vraiment scolaire peut assécher le rapport » aux livres classiques, selon elle.

« On avait peut-être une approche plus formaliste avant, avec le relevé des figures de style par exemple », analyse cette enseignante. « Cela n’a pas disparu » mais « il y a l’idée qu’il faut que les élèves s’approprient les œuvres pour être de bons lecteurs ».

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