Attentats au Daghestan : « La Russie a oublié de s’occuper de ses vrais ennemis »

Un employé du comité d'enquête russe devant l'une des deux églises orthodoxes endommagées lors de l'attaque terroriste du 23 juin 2024 à Makhatchkala, dans le Daghestan.  - Credit:Tass / Tass/ABACA
Un employé du comité d'enquête russe devant l'une des deux églises orthodoxes endommagées lors de l'attaque terroriste du 23 juin 2024 à Makhatchkala, dans le Daghestan. - Credit:Tass / Tass/ABACA

C'est le deuxième attentat qui frappe la Russie en trois mois. Après l'attaque perpétrée lors d'un concert au Crocus City Hall, dans la banlieue de Moscou, en mars dernier, au cours de laquelle 150 personnes ont péri, des hommes armés ont mené, dimanche 23 juin, un assaut dans la république caucasienne du Daghestan, voisine de la Tchétchénie. Vêtus de noir, équipés de fusils automatiques, les assaillants ont ciblé un poste de police, deux églises orthodoxes et deux synagogues, à la fois dans la capitale Makhatchkala et à Derbent, une ville côtière. Le bilan s'établit à vingt morts, dont quinze policiers et un prêtre.

À la différence de l'attentat de Moscou revendiqué par l'État islamique, celui-ci n'a pas été signé et semble avoir des racines locales. Deux fils d'un chef de district de la république figurent parmi les auteurs de l'attaque. Jean Radvanyi, géographe et spécialiste du Caucase, détaille les raisons pour lesquelles le Daghestan est visé.

À LIRE AUSSI L'impasse sécuritaire de PoutineLe Point : Pourquoi le Daghestan a-t-il été ciblé ?

Jean Radvanyi : Il existe au Daghestan des noyaux actifs de salafistes ou de wahhabites, comme disent les Russes. Or, la Russie est ouverte et ces gens, évidemment, voyagent. En l'occurrence, les fils de ce dirigeant de district se sont rendus à Istanbul et sont devenus des islamistes radicaux. C'est un phénomène assez courant au Daghestan. Il faut savoir que dans le Caucase, le Daghestan est la république musulmane la [...] Lire la suite