Attentat de Moscou : Daesh diffuse des images tournées par les assaillants

Le groupe jihadiste a diffusé sur ses canaux des images issues de caméras portées par les assaillants du Crocus City Hall de Moscou.

Des scènes de barbarie. Selon plusieurs observateurs, dont le groupe SITE spécialisé dans la recherche antiterroriste, le groupe jihadiste Daesh a diffusé samedi 23 mars sur ses réseaux sociaux des images tournées par les assaillants du Crocus City Hall, salle de concert de la banlieue de Moscou où 133 personnes ont été tuées vendredi soir.

Cette vidéo d'une minute et 31 secondes montre plusieurs individus aux visages floutés et aux voix brouillées, armés de fusils d'assaut et de couteaux. On les voit faire feu sur plusieurs personnes, dans ce qui semble être le hall de la salle de concert de Krasnogorsk. Selon le journaliste et spécialiste du jihadisme Wassim Nassr, les terroristes scandent "Allah Akbar" et égorgent une victime.

Revendication ignorée par le Kremlin

Daesh avait revendiqué dès vendredi l'attentat du Crocus City Hall, affirmant avoir "attaqué un grand rassemblement de chrétiens". Samedi, le groupe terroriste a de nouveau revendiqué la tuerie, ajoutant que l'attaque s'inscrivait "dans le contexte (…) de la guerre faisant rage" contre "les pays combattant l'islam". Daesh a également publié une photo des quatre assaillants.

Le Kremlin a jusqu'ici ignoré cette revendication, qui n'a été mentionnée par aucun haut responsable ni aucune agence de presse officielle.

Le renseignement russe, puis Vladimir Poutine, ont en revanche établi un lien entre les terroristes et l'Ukraine, qualifié d'"absurde" par les autorités de Kiev. Dénonçant un acte "terroriste barbare", le président russe a affirmé samedi que "les quatre auteurs" de l'attentat avaient été arrêtés "alors qu'ils se dirigeaient vers l'Ukraine". "Une 'fenêtre' avait été préparée pour qu'ils franchissent la frontière", a-t-il ajouté.

Depuis l'attaque, 11 suspects ont été arrêtés, dont les quatre assaillants présumés. La cheffe du média public RT, Margarita Simonian, a publié des vidéos censées montrer des confessions de deux suspects durant leurs interrogatoires, dans lesquelles ils ne nomment pas de commanditaire.

Selon des médias russes et le député Alexandre Khinstein, certains des suspects sont originaires du Tadjikistan, ex-république soviétique d'Asie centrale à majorité musulmane voisine de l'Afghanistan.

Article original publié sur BFMTV.com