Attentat de Bruxelles : ce que l’on sait d’Abdesalem L., le suspect de l’attaque, tué par la police belge

Tunisien en situation irrégulière en Belgique, l’homme, connu de la police, ne figurait pas sur la liste des personnes radicalisées.

L’homme soupçonné d’être l’auteur de l’attentat de Bruxelles est mort. Il est suspecté d’avoir perpétré une attaque à l’arme à feu lundi soir à Bruxelles, tuant deux ressortissants suédois et en blessant un troisième. Les autorités belges n’ont pas donné son nom, mais ont confirmé à plusieurs médias que le suspect décédé était bien Abdesalem L.

Ce dernier a été mortellement blessé lors de son interpellation par la police mardi matin dans la commune bruxelloise de Schaerbeek, où un immeuble avait été perquisitionné dans la nuit.

Voici ce que l’on sait de l’auteur présumé de l’attaque, à quelques minutes d’un match de qualifications de l’Euro-2024 opposant la Belgique à la Suède au stade Roi-Baudouin.

En situation irrégulière en Belgique

Abdesalem L était un Tunisien de 45 ans, dont la demande d’asile en Belgique avait été rejetée en octobre 2020, selon Nicole de Moor, secrétaire d’État belge à l’Asile et la Migration.

Lors d’une conférence de presse ce mardi 17 octobre au petit matin, elle a expliqué que l’homme avait été « radié du registre national », qui recense les personnes résidant légalement en Belgique, mais qu’il n’avait pas pu être localisé en vue d’un renvoi dans son pays d’origine. « À cause de cela, l’ordre de quitter le territoire qui a été établi en mars 2021 n’a jamais pu être délivré », a précisé la responsable.

Abdesalem L. était connu des services de police pour des faits de « trafic d’être humain, séjour illégal et atteinte à la sûreté de l’État », a déclaré le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne, ne précisant pas l’issue de ces procédures.

Le ministre a par ailleurs indiqué qu’en juillet 2016, des « informations non confirmées ont été transmises par un service de police étranger selon lesquelles l’homme avait un profil radicalisé et voulait partir vers une zone de conflit pour le jihad ». Mais à l’époque, peu après les attentats du 22 mars 2016 qui ont fait 35 morts à l’aéroport de Zaventem et dans le métro de Bruxelles, « ce type d’information et de notification était légion ». Les services belges avaient procédé à une vérification de cette information mais qu’aucune suite n’avait été donnée, a précisé le ministre sans plus de précisions.

Pas sur la liste des radicalisés

« Pour autant que connu de nos services, il n’y avait aucune information concrète de radicalisation, c’est pourquoi cette personne ne figurait pas sur la liste de l’OCAM » qui recense les personnes fichées pour « extrémisme », a-t-il poursuivi.

Plus tôt cette année, il avait été dénoncé à la police par l’occupant d’un centre d’asile de la région de la Campine (près d’Anvers), qui affirmait que le suspect l’avait menacé et qu’il avait été condamné pour terrorisme en Tunisie. Une réunion du « Joint Information Center », structure créée après les attentats de mars 2016 pour suivre les dossiers en matière de terrorisme, avait même été convoquée à son sujet par la police judiciaire fédérale d’Anvers pour ce mardi.

Entre-temps, les services belges avaient reçu « l’information que l’homme n’avait pas été condamné pour terrorisme en Tunisie mais bien pour des délits de droit commun », a affirmé Vincent Van Quickenborne, pour qui la mesure de la police d’Anvers était « plutôt par précaution » car « il n’était pas alors question d’une menace terroriste concrète ou imminente ».

La nationalité suédoise, possible mobile

Dans la vidéo de revendication du tireur, « la nationalité suédoise des victimes est évoquée comme motivation probable de l’acte », a précisé un porte-parole du parquet fédéral, Eric Van Duyse. « À ce stade, aucun élément n’indique un lien potentiel avec la situation israélo-palestinienne », a encore souligné Eric Van Duyse.

La Suède, dont l’image s’était fortement dégradée cet été dans le monde musulman après plusieurs profanations du Coran autorisées sur son sol, avait décidé le 17 août de relever son niveau d’alerte terroriste, estimant que la menace d’attentats « persistera pendant longtemps ».

En Belgique, le niveau de la menace terroriste a été relevé à 4, considéré comme « très grave » (niveau maximal), lundi soir dans la région de Bruxelles.

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