Attentat à Bruxelles : pourquoi la Suède a-t-elle été visée ?

Éminent chercheur suédois sur les affaires de terrorisme, Magnus Ranstorp s'attendait, à l'instar de ses confrères, à une attaque d'islamistes ou de sympathisants contre la Suède. « Je suis consterné, mais pas particulièrement surpris » par l'attentat de Bruxelles, qui a coûté la vie à deux Suédois et blessé un troisième lundi soir, confie-t-il. Le royaume scandinave est « sous le feu des projecteurs en raison de toutes les menaces terroristes qui ont suivi les autodafés du Coran » depuis plusieurs mois, constate-t-il au micro de Sveriges Radio. « Cinq ou six organisations terroristes ont proféré des menaces spécifiques contre la Suède. Ce n'est donc pas par hasard si on s'en est pris aux Suédois. »

En effet, la Suède est dans l'œil du cyclone depuis le début de l'année, après que des individus ont déchiré ou brûlé des pages du livre sacré des musulmans, suscitant une vague de protestations et de manifestations, parfois violentes, dans le monde musulman. Le royaume scandinave est passé d' « une cible légitime à une cible prioritaire » des terroristes, mettait en garde le 17 août le service de renseignements suédois (Säpo), relevant alors le niveau d'alerte terroriste à 4 – sur une échelle de 5. « La menace d'attentats persistera pendant longtemps » dans le pays, avertissait de son côté Charlotte von Essen, la cheffe de la Säpo.

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