Attentat à Bruxelles: pourquoi la Suède est-elle visée par les groupes terroristes?

Alors qu'Al-Qaïda menaçait la Suède il y a tout juste un mois, "la nationalité suédoise des victimes est évoquée comme motivation probable" de l'attentat du 16 octobre à Bruxelles, indique le parquet fédéral belge.

Attentat à Bruxelles: pourquoi la Suède est-elle visée par les groupes terroristes?

Un pays dans le viseur des terroristes. Au moins deux personnes, des citoyens suédois en visite en Belgique pour un match de qualification à l'Euro 2024, ont été tuées par balle à Bruxelles lundi soir, par un homme armé qui a ensuite pris la fuite en scooter, avant d'être "neutralisé" ce mardi matin. Un attentat terroriste qui a ému toute l'Europe.

Dans une vidéo, "une personne se présentant comme l’assaillant [s'est dite] inspirée par l’État islamique. Au cours de cette même revendication, la nationalité suédoise des victimes est évoquée comme motivation probable de l’acte", a indiqué le parquet fédéral belge dans un communiqué.

"La Suède a choisi de prendre la tête dans la guerre contre l'islam"

L'attaque, qui a eu lieu en marge du match Belgique-Suède à Bruxelles, s'est déroulée un mois après les menaces proférées par Al-Qaïda contre la Suède. Par le biais d'une publication dans une publication de propagande, le groupe terroriste dans la péninsule arabique reprochait à la France et à la Suède d'être en guerre contre l'islam.

"Il est désormais clairement apparent que la Suède a choisi de prendre la tête dans la guerre contre l'islam et les musulmans parmi les pays de l'Union européenne, rivalisant ainsi avec la France, le Danemark et d'autres pour la première place dans la course à l'opposition à Dieu et à son messager", écrivait Al-Qaïda.

Cet été, deux autodafés du Coran à Stockholm, la capitale de la Suède, ont déclenché des vagues de colère dans plusieurs pays musulmans. En Irak notamment, l'ambassade suédoise a été visée par un incendie en juillet. Selon la police suédoise, citée en juin 2023 par nos confrères de l'AFP, la destruction du Coran par le feu a fait de la Suède "une cible plus prioritaire pour les attentats".

Le 28 juin, un Irakien de 37 ans, qui avait quitté son pays pour la Suède, avait brûlé le livre sacré devant la plus grande mosquée de Stockholm. Un rassemblement qui avait été autorisé par les autorités suédoises. Quelques jours plus tard, malgré les réactions indignées du monde musulman, l'homme avait voulu réitérer son geste, provoquant les manifestations à Bagdad. Depuis, ces autodafés se sont multipliés, et en septembre dernier, plusieurs arrestations ont et lieu dans le pays.

"Aucun élément" n'indique un lien avec le conflit israélo-palestinien, "à ce stade"

"À ce stade, aucun élément n’indique un lien potentiel avec la situation israélo-palestienne", assurait dans la soirée le parquet belge dans son communiqué de presse.

"Les victimes sont suédoises d’après ses dires (du terroriste, NDLR) et ses propos visent ceux qui font atteinte à la religion, donc c’est en rapport avec le Coran brûlé en Suède et non avec la guerre en cours à Gaza", analysait quelques minutes plus tôt sur X, ex-Twitter, Wassim Nasr, journaliste à France 24 et spécialiste des mouvances jihadistes.

"Sur base à la fois des faits et de la revendication, des mesures de sécurité ont été prises en urgence afin de protéger au mieux les supporters suédois", conclut le parquet fédéral belge.

Alors que l'assaillant a pris la fuite, "les services de police se mobilisent pour assurer la sécurité dans et autour de notre capitale en collaboration avec la ministre de l'Intérieur", a indiqué le bourgmestre de Bruxelles. Le niveau de menace a été réévalué pour la région de Bruxelles-Capitale, les autorités appellent à "éviter les déplacements inutiles" et expliquent qu'une "vigilance accrue est demandée".

Article original publié sur BFMTV.com

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