Attaque d'Arras: Maxime C, le détenu radicalisé soupçonné d'avoir influencé Mohammed Mogouchkov

Attaque d'Arras: Maxime C, le détenu radicalisé soupçonné d'avoir influencé Mohammed Mogouchkov

Alors que Mohammed Mogouchkov, l'auteur présumé de l'attaque au couteau qui a coûté la vie à un enseignant et blessé trois personnes à Arras (Pas-de-Calais), est toujours entendu par la police ce dimanche, les enquêteurs s'intéressent au profil de Maxime C., 32 ans, l'une des onze personnes ayant fait l'objet d'une garde à vue dans cette affaire. Ce dimanche, neuf d'entre eux étaient toujours sous le régime de la garde à vue, a indiqué une source proche du dossier à BFMTV.

Maxime C., renvoyé devant le tribunal correctionnel pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d'actes de terrorisme en mars 2022, est détenu à la prison de Moulins-Yzeure (Allier). Il est soupçonné d'avoir influencé l'assaillant présumé lors d'échanges virtuels, a appris BFMTV de sources concordantes, confirmant les informations du Parisien.

Signes de radicalisation

Maxime C., (alias Hamza, son surnom) connaît une enfance cabossée : sa mère se suicide alors qu'il n'a que 15 ans et il grandit sans figure paternelle. À l'âge de 17 ans, il se convertit à l'Islam et se radicalise lors d'un séjour en prison en 2015, alors qu'il purge une peine pour des infractions de droit commun.

Durant plusieurs années, il est transféré de prison en prison : Béziers, puis Toulon, Châteauroux, Châteaudun, ou encore Saint-Maur. Son parcours en détention est jalonné d'incidents et de signes inquiétants de radicalisation.

Des photos de Ben Laden dans sa cellule

En février 2016, Maxime C. menace surveillants et co-détenus. Lors d'une fouille, deux clés USB sont également retrouvées dans sa cellule. À l’intérieur, des "anasheeds", ces chants encensant le jihad, mais aussi des vidéos de propagande de Daesh et d'exécutions de civils et de soldats syriens. En 2017, d'autres supports de propagande sont découverts, ainsi que des tee-shirts avec l'inscription “pour tout l'amour d'Allah et de l'Etat Islamique”, ou encore “Bank of palestine”, ainsi que des photos de Ben Laden. “Allah Akbar, qu'est-ce que vous allez me faire ? J’irai au paradis, bande de mécréants”, assène-t-il lors d'une nouvelle fouille de sa cellule.

Maxime C. bénéficie également d'une certaine aura parmi ses co-détenus, qu'il tenterait d'influencer vers un Islam radical. Même ostracisé, il continue son œuvre : un détenu le présente comme le "mentor du groupe de détenus à l'isolement”. En 2019, la DGSI le soupçonne de fomenter, au côté d'un autre détenu, l'agression d'un surveillant pénitentiaire avec une arme artisanale. Maxime C. est également soupçonné d'avoir encouragé un co-détenu à se livrer à une action violente à sa sortie de prison en l'aidant à trouver une arme.

Article original publié sur BFMTV.com