Astérix, c’est nous !

Le Point vous invite dans les coulix d'Astérix !  - Credit:RICCARDO MILANI / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Le Point vous invite dans les coulix d'Astérix ! - Credit:RICCARDO MILANI / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

« Madame Bovary, c'est moi… » On pourrait dire en écho, « Astérix, c'est moi », rendant à César ce qui est à César, en l'occurrence à Flaubert. « Astérix, c'est moi », comprenez Astérix, c'est vous, c'est nous, et c'est même Flaubert, qui n'a pas eu la chance de pouvoir lire les aventures des deux Gaulois, mais qui leur ressemble un peu, avec ses longues moustaches. Astérix, c'est le Français. Du moins tel qu'il aime se voir : râleur mais courageux, fier mais plein de doutes, batailleur mais sympa, irréductible mais accueillant, aimant l'indépendance mais aussi les banquets, écolo proforêt mais volontiers carnivore, rusé sous sa bonhomie et, selon l'expression désormais consacrée, « réfractaire » à toute personne qui voudrait lui imposer ses vues et sa façon de vivre, même quand c'est le chef…

Astérix, c'est nous : c'est ce que voulaient les deux génies Goscinny et Uderzo lorsqu'ils créèrent en 1959 un personnage qui, selon eux, devait relever d'un certain « folklore français » (1). Mais un portrait qui correspond aussi aux sources antiques, à lire ce que dit des Gaulois l'historien géographe Strabon autour du premier siècle avant notre ère. « Tous les peuples appartenant à la race dite gallique […] sont fous de guerre, irritables et prompts à en venir aux mains », écrit ce grand voyageur, ajoutant qu'« à leur fougue naturelle, les Gaulois joignent une grande légèreté et beaucoup de fanfaronnade », mais que « si on les prend par la persuasion, ils se laisse [...] Lire la suite