“Arrogant”, “snob de gauche” : le président équatorien dérape en critiquant ses homologues

C’est ce qu’on appelle une opération de communication ratée. Pendant plusieurs semaines, le président équatorien, Daniel Noboa, a accepté d’être accompagné par le journaliste de l’hebdomadaire The New Yorker Jon Lee Anderson afin de lui “montrer qu’il exist[ait] un respect de l’état de droit” dans son pays, accusé de violer les droits humains dans le cadre de la guerre contre les gangs déclarée en janvier dernier.

Mais la stratégie du jeune dirigeant libéral, qui “tentait de vendre son image” à l’étranger, “a dérapé”, assure le journal en ligne Primicias. En cause : un manque d’expérience qui pourrait lui coûter cher tant ses déclarations “pourraient s’avérer compromettantes et même compliquer les relations diplomatiques qu’entretient l’Équateur” avec d’autres pays de la région.

Dans l’article, publié le 17 juin, Daniel Noboa – qu’un diplomate à Quito a défini comme épousant “à la fois les politiques de sécurité de centre droit et les programmes de protection sociale de centre gauche” – se déclare proche du président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, dans le but de lisser une image entachée de soupçons d’autoritarisme de droite. Avant de tirer à boulets rouges sur la plupart de ses homologues latino-américains.

“Il semble imbu de sa personne, ce qui est très argentin”

Noboa est souvent comparé au dirigeant du Salvador, Nayib Bukele, qui mène une guerre contre les gangs dont la stratégie a ensuite été reprise en Équateur, avec les arrestations de milliers de membres présumés des bandes armées. Mais quand le journaliste du New Yorker cite ce dernier, le président équatorien “fronce le nez” :

“Ce type est arrogant et ne pense qu’à contrôler le pouvoir pour lui-même et à enrichir sa famille.”

Pour Daniel Noboa, écrit Jon Lee Anderson, le dirigeant chilien Gabriel Boric semble “paralysé par ses partenaires d’extrême gauche”, et son homologue colombien, Gustavo Petro, est un “snob de gauche”, “intelligent mais qui ne fait rien avancer”.

De l’autre côté de l’échiquier politique, l’extrême droite ne semble pas non plus trouver grâce à ses yeux. “Je ne sais pas pourquoi il se croit si grand, dit-il ainsi de l’Argentin Javier Milei. Il n’a rien accompli depuis qu’il est devenu président. Il semble imbu de sa personne, ce qui est très argentin.”

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