Arrêt maladie pour fausse couche : le secret médical remis en question ?

Pour la militante Judith Aquien, ce droit entré en vigueur ce 1er janvier est « incomplet et inaccessible ».  - Credit:ANTHONY RIVAT/MAXPPP/PHOTOPQR/« L’EST RÉPUBLICAIN »
Pour la militante Judith Aquien, ce droit entré en vigueur ce 1er janvier est « incomplet et inaccessible ». - Credit:ANTHONY RIVAT/MAXPPP/PHOTOPQR/« L’EST RÉPUBLICAIN »

L'arrêt maladie pour fausse couche sans jour de carence, une fausse bonne nouvelle ? Depuis le 1er janvier, une femme qui fait une fausse couche peut en effet bénéficier d'un arrêt maladie sans période durant laquelle elle ne reçoit aucune indemnisation. Mais il y a un hic : l'Assurance maladie précise sur son site que le médecin qui prescrit l'arrêt doit avoir recours à « un formulaire papier spécifique », a repéré Le Parisien. De quoi faire comprendre à l'employeur le motif de l'arrêt, puisque l'interruption naturelle de grossesse est le seul motif qui permette, en cas d'arrêt de travail, de ne pas avoir de jour sans salaire.

Lors des débats à l'Assemblée nationale, François Braun, alors ministre de la Santé, assurait pourtant que « l'arrêt maladie permet[trait] de garantir la confidentialité », notamment vis-à-vis de l'employeur. De quoi faire s'insurger plusieurs militantes, dont Judith Aquien, membre du collectif Fausse couche, vrai vécu. Selon elle, « l'addendum de l'Assurance maladie met en péril le secret médical et la confidentialité ». « Les femmes sont jetées en pâture à leur employeur, dans une société qui discrimine déjà beaucoup celles qui deviennent mères », estime-t-elle dans l'article du Parisien. Le quotidien rappelle qu'en France de 15 à 20 % des grossesses aboutissent à des fausses couches.

Un droit « incomplet et inaccessible »

Sur son site, l'Assurance maladie explique que « si vous souhaitez éviter que votre employeur puisse avoir indir [...] Lire la suite