En Argentine, une mystérieuse pneumonie fait trois morts

This picture released by Telam shows journalists waiting at the entrance of the Luz Medica hospital, where nine people infected with bilateral pneumonia of unknown origin have been treated, in Tucuman, Argentina, on September 1, 2022. - A third person died this week in Argentina from pneumonia of unknown origin, local health authorities said on Thursday. Nine people in northwestern Tucuman province have been infected by the mysterious respiratory illness, including eight medical staff at the same private clinic, and three have died since August 29, Tucuman health minister Luis Medina Ruiz told reporters. Authorities are conducting tests on the illness but Medina said they have ruled out COVID-19, flu and influenza types A and B. (Photo by Diego ARAOZ / TELAM / AFP) / Argentina OUT / RESTRICTED TO EDITORIAL USE - MANDATORY CREDIT

DIEGO ARAOZ / AFP

L’entrée de l’hôpital Luz Medica, où 9 personnes ont été infecté par un virus mystérieux.

ARGENTINE - Trois personnes sont décédées depuis lundi à Tucuman, dans le nord-ouest de l’Argentine, des suites d’une pneumonie sévère, « d’origine inconnue ». Ces cas sont extrêmement localisés autour d’une même clinique, et pour lesquels Covid et influenza notamment ont été écartés.

Neuf cas au total, dont huit membres du personnel soignant de la même clinique privée de San Miguel de Tucuman, dit Tucuman (à 1,300 km de Buenos Aires), ont été recensés, avec des symptômes apparus entre le 18 et le 23 août, a indiqué en conférence de presse jeudi 1er septembre le ministre provincial de la Santé Luis Medina Ruiz.

Tucuman se situe dans le nord de l’Argentine.
Tucuman se situe dans le nord de l’Argentine.

Deux membres du personnel soignant sont décédés lundi puis mercredi, et le ministre a annoncé jeudi le décès d’une troisième personne, une femme de 70 ans qui était patiente dans cette même clinique privée, ou elle avait subi des interventions chirurgicales.

Des symptômes similaires à ceux du Covid

Cette patiente « avait été opérée pour un problème de vésicule biliaire puis réopérée deux fois. Dès lors, il y a eu un tableau d’infection pulmonaire qui coïncide avec l’apparition (des symptômes) chez les autres », a-t-il précisé. Cette patiente pourrait « en principe être la ’’patiente zéro’’, mais c’est à l’examen ».

Des examens approfondis sont en cours au laboratoire argentin de référence, l’Institut Malbran à Buenos Aires, et des résultats étaient attendus d’ici la fin de la semaine. Mais d’ores et déjà, Covid, grippe, influenza de type A et B, et hantavirus (transmis par les rongeurs) notamment ont été écartés, avait indiqué mercredi Luis Ruiz Medina.

Les symptômes communs sont « un état respiratoire sévère avec pneumonie bilatérale, et une imagerie très similaire au Covid, mais cela a été écarté », avait-il aussi signalé. « La plupart ont commencé par des vomissements, une forte fièvre, une diarrhée et des courbatures, avec une évolution plus complexe chez certains », a-t-il précisé jeudi.

Sur les six patients atteints, quatre sont hospitalisés avec des symptômes plus ou moins graves, deux autres sont suivis à l’isolement à domicile. Les trois nouveaux cas révélés jeudi sont ceux d’une aide-soignante et d’une infirmière quadragénaires, et d’un infirmier de 30 ans avec des comorbidités.

Une épidémie très localisée

À la suite du déclenchement du foyer, une « recherche intense de tout le personnel de santé » de la clinique a été lancée aux fins de suivi, a précisé M. Ruiz Medina. La clinique, sollicitée par l’AFP, n’a pas souhaité faire de commentaire. Non plus que des proches de patients, dont la patiente décédée, à l’extérieur de l’établissement.

L’infectiologue Mario Raya, directeur adjoint du Centre de santé Zenon Santillan, principal hôpital public de Tucuman, a par ailleurs assuré jeudi que « pour le moment, nous n’avons aucun cas en dehors de cet établissement ».

« C’est une épidémie, à un certain endroit, avec une cause précise et un certain nombre de personnes. Pour l’instant, tout ce qui concerne cette pathologie est sous enquête », a-t-il déclaré au quotidien local La Gaceta de Tucuman.

Pathologie manifestement « agressive »

Concernant l’origine de la pathologie, le ministre provincial de la Santé avait mercredi spéculé qu’elle pourrait venir d’un agent infectieux, mais que n’étaient pas exclues « des causes toxiques, ou environnementales ». Aussi des analyses sont-elles également en cours sur l’eau et les systèmes de climatisation de la clinique.

« Jusqu’à présent, nous n’avons rien trouvé qui nous permette de savoir la cause de l’épidémie. Comme nous ne savons pas en quoi elle consiste, nous ne connaissons pas bien l’évolution », a-t-il déclaré. Il a toutefois souligné qu’aucun cas n’avait été recensé chez les contacts rapprochés des patients à ce jour, une « nouvelle positive » selon lui.

« Il ne s’agirait pas d’une maladie qui entraîne une transmission de personne à personne, du fait que les contacts étroits de ces patients ne présentent aucun symptôme », avait expliqué mercredi, dans le même sens, le président du Collège médical de la province de Tucuman, Hector Sale. Tout en exprimant son « inquiétude » pour une pathologie manifestement « agressive ».

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