Après les séismes en Turquie et en Syrie, la justice turque à l’assaut du secteur de la construction

Tandis que le bilan des séismes du 6 février ne cesse de s’alourdir en Turquie et en Syrie, la justice turque continue à enquêter sur les méthodes de construction des bâtiments détruits.

“On dénombre un certain nombre de nouvelles arrestations”, assure ce lundi 13 février la chaîne turque TRT World, avant de lister les noms de promoteurs, entrepreneurs et experts du bâtiment appréhendés à Istanbul ou encore à Chypre. Dans le sud de la Turquie, une douzaine d’entrepreneurs du bâtiment ont par ailleurs été arrêtés dans le courant du week-end.

Le ministère de la Justice a fait savoir que “toutes les personnes coupables de négligence ou responsables [des dégâts de ces derniers jours] en subiront les conséquences”. Dans cette optique, le gouvernement turc a autorisé près de 150 bureaux de procureurs locaux à mettre en place des unités d’investigation sur les tremblements de terre.

Enjeu électoral

Il faut dire que l’enjeu est de taille. À seulement quelques mois des élections législatives et présidentielle de mai 2023, “l’avenir du président turc, Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis vingt ans, est fortement lié à ce dossier”, analyse la BBC. Or les tremblements de terre ont détruit des milliers de bâtiments du pays, “ce qui pousse [les électeurs] à se demander si les dégâts sont uniquement liés à la catastrophe naturelle, ou s’il y a aussi eu un facteur humain”.

“Pendant des années, les experts du secteur ont tiré la sonnette d’alarme concernant les méthodes de construction de nouveaux bâtiments, jugées dangereuses à cause de la corruption et de certaines mesures gouvernementales”, contextualise le site britannique. Pour stimuler le marché immobilier, il était notamment possible de se montrer indulgent vis-à-vis des entrepreneurs qui ne respectaient pas les règles légales de construction, “y compris dans les régions sujettes aux tremblements de terre”.

Plus de 35 000 décès

Pourtant, note le média londonien, le gouvernement turc reste relativement discret sur ce sujet.

M. Erdogan a certes admis qu’il y avait eu des lacunes de la part des autorités. “Mais, lors d’une visite dans une zone sinistrée, il a aussi donné l’impression qu’il blâmait surtout la providence”, assurant que ce genre d’événement avait déjà eu lieu par le passé et que “cela faisait partie d’un vaste plan du destin”.

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