Après les séismes au Japon, des dégâts et des répliques attendus dans les prochains jours

Des bâtiments gravement endommagés, près d’Ishikawa, le 1er janvier 2024, après qu’un important tremblement de terre de magnitude 7,5 a frappé la région de Noto.
YUSUKE FUKUHARA / AFP Des bâtiments gravement endommagés, près d’Ishikawa, le 1er janvier 2024, après qu’un important tremblement de terre de magnitude 7,5 a frappé la région de Noto.

INTERNATIONAL - Alors que le séisme de 2011 et la catastrophe de Fukushima hantent encore les esprits, les autorités japonaises sont en alerte. Plus de 50 séismes de magnitude égale ou supérieure à 3 ont été comptabilisés ce lundi 1er janvier par l’agence météorologique japonaise dans la péninsule de Noto, qui borde la mer du Japon. Le plus fort de ces tremblements de terre a atteint 7,5 de magnitude sur 10, sur l’échelle de Richter. Sept heures après la première série, un séisme de magnitude 7 a été de nouveau enregistré vers 23 heures locales (15 heures à Paris), rapporte la chaîne publique NHK.

Une alerte au tsunami « majeur » a aussi été déclenchée par les autorités, mais la menace d’une vague géante déferlant sur les zones côtières a finalement été écartée, même si la vigilance reste de mise.

En effet, si le scénario du pire, celui d’une vague de tsunami de plus de 3 mètres de haut ou plus, a été évité et qu’un nouveau bilan fait état d’au moins 30 morts, les sismologues et le gouvernement japonais appellent les habitants à la prudence. Des répliques du séisme pourraient notamment survenir dans les prochaines heures, engendrant des dégâts monstres. Le HuffPost fait le point sur la situation, alors que la nuit est tombée sur le Japon.

  • Des dégâts matériels et des victimes

Les séismes ont fait d’importants dégâts, en particulier dans la péninsule de Noto, dans le département d’Ishikawa, où l’épicentre du plus fort séisme a eu lieu, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo ci-dessous.

Le porte-parole du gouvernement, Yoshimasa Hayashi, a rapidement dit avoir eu connaissance de « six cas » de personnes se trouvant dans des bâtiments effondrés dans le département. Dans la soirée, la chaîne japonaise NTV a fait état d’un mort dans le département. Il s’agit d’un homme pris sous les décombres d’une bâtisse détruite. Puis le bilan est monté à quatre morts, comme l’a confirmé au cœur de la nuit japonaise (un peu avant 20 heures à Paris) l’agence de presse Kyodo.

Des images de la télévision japonaise ont par ailleurs montré un important incendie dévastant plusieurs bâtiments à Wajima. Sur l’image ci-dessous, vous pouvez aussi voir les dégâts dans un centre commercial, situé à Ishikawa, où tous les étals sont renversés.

Sur une autre vidéo, filmée dans un quartier résidentiel, les habitations se sont écroulées sur elles-mêmes et la route est fissurée. Face à la fragilité des infrastructures routières, plusieurs autoroutes proches des épicentres ont d’ailleurs été fermées à la circulation et le trafic des trains à grande vitesse entre Tokyo et Ishikawa a été interrompu.

Environ 33 500 foyers ont été privés d’électricité dans les trois départements d’Ishikawa, Toyama et Niigata, tous situés au bord de la mer du Japon, selon des fournisseurs locaux d’électricité.

Face à cette situation, le ministre de la défense, Minoru Kihara, a annoncé que mille soldats se préparaient à se rendre dans la région, tandis que 8.500 autres se tiennent prêts. Une vingtaine d’avions militaires ont en outre été envoyés pour évaluer les dégâts.

  • Secousses importantes et risque d’un deuxième séisme

Tous ces dégâts, ce sont en particulier les séismes qui les ont provoqués, et non les vagues qui ont tout de même atteint plus d’un mètre de hauteur sur les côtes japonaises. C’est pourquoi les sismologues appellent à la prudence, et les autorités demandent aux habitants de rester en sécurité dans les hauteurs de l’île, loin des bâtiments fragilisés et des vagues.

Lors d’une brève conférence de presse, notamment suivie par The Guardian, un responsable de l’agence météorologique a ainsi prévenu ce lundi soir qu’il existait toujours un « risque très élevé » d’effondrement de bâtiments et que les fortes secousses pourraient se poursuivre pendant « les deux ou trois prochains jours ».

Selon le sismologue Pascal Bernard, interviewé par franceinfo, le risque est bien passé « pour l’aspect tsunami ». Mais ce n’est pas le cas pour ce qui est du séisme : « On n’est jamais à l’abri d’un deuxième séisme qui serait déclenché par le premier », prévient-il. À l’image du tremblement de terre de magnitude 7 qui a été enregistré vers 23 heures d’ailleurs.

  • La Corée du Sud et des localités russes en alerte

« La statistique dit que pour un séisme de 7,5, on attend en moyenne un séisme de magnitude d’un point inférieur. C’est ce qu’il s’est produit une dizaine de minutes après ce premier séisme. Donc on peut dire qu’il a déjà rempli son lot de séismes forts », poursuit le scientifique avant de nuancer : « Rien n’empêche, et la probabilité est beaucoup plus faible, qu’il y ait un séisme encore de magnitude 7, voire plus, dans les semaines à venir ».

Face à ces risques, les autorités japonaises ne baisseront pas les niveaux d’alerte. C’est d’ailleurs la première fois, depuis le tremblement de terre dévastateur de 2011, qu’elles émettent une « alerte au tsunami majeur », rappelle Tom Clarke, le journaliste scientifique pour la chaîne britannique d’information en continu SkyNews.

Et le Japon n’est pas le seul pays sur le qui-vive. Ses voisins coréens et russe ont aussi pris des mesures de protection de la population. En Corée du Sud, la province de Gangwon a envoyé des avertissements par SMS aux habitants de six villes et comtés proches de la côte, leur demandant d’évacuer vers des zones plus élevées. Tandis que villes de l’extrême-orient russe, dont Vladivostok, ont, elles, émis lundi une « alerte » face à un possible risque de tsunami, mais sans procéder à des évacuations à ce stade.

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