Après une nouvelle mort suspecte, l’hôpital de Remiremont passe au service minimum dans les Vosges

L’hôpital de Remiremont, dans les Vosges, fait déjà l’objet de 12 plaintes déposées depuis 2022 par des familles de patients.
JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP L’hôpital de Remiremont, dans les Vosges, fait déjà l’objet de 12 plaintes déposées depuis 2022 par des familles de patients.

FAITS DIVERS - Que se passe-t-il entre les murs de l’hôpital de Remiremont ? Une patiente est décédée dans des conditions suspectes ce mardi 3 octobre au sein de l’établissement, situé dans les Vosges. Or celui-ci fait déjà l’objet de 12 plaintes déposées depuis 2022 par des familles de patients, parmi lesquelles au moins sept ont été déposées après des décès de patients jugés suspects par leurs proches. En conséquence de ce nouveau décès, le service de chirurgie a été suspendu et les 80 opérations programmées dans les prochains jours doivent être reportées, seules les urgences chirurgicales étant encore assurées.

Âgée de 78 ans et originaire d’Épinal, la victime morte mardi était hospitalisée en chirurgie pour une fracture subie au cours d’une chute. Selon le quotidien local Vosges-Matin, « son décès serait lié à sa prise en charge après être sortie du bloc opératoire ».

« Suite au décès inattendu d’un patient au Centre hospitalier de Remiremont en chirurgie, et en raison du contexte général en particulier sur les plaintes, il a été décidé, par mesure de précaution, de suspendre la totalité de l’activité programmée chirurgicale », a indiqué l’établissement dans un communiqué publié ce jeudi 5 octobre, confirmant une information initiale du journal Le Point.

Seules les urgences chirurgicales seront donc assurées jusqu’à mercredi a minima. « La décision de reprise de l’activité » ne sera prise que le 11 octobre prochain, a fait savoir l’établissement.

Nouvelle enquête, après celle menée début 2023

Une enquête est diligentée pour « analyser la situation et vérifier que toutes les organisations médicales et chirurgicales sont parfaitement conformes aux règles de l’établissement », pour garantir la sécurité des soins, communique encore l’hôpital.

Le centre hospitalier de Remiremont « a immédiatement informé l’ARS du décès survenu le 3 octobre et réalisé sans délai une déclaration d’événement indésirable grave selon la procédure d’alerte réglementaire », a précisé à l’AFP l’Autorité régionale de Santé du Grand-Est. Elle ajoute que « les éléments du dossier médical (de la patiente décédée, ndlr) sont en cours d’analyse par les médecins inspecteurs de l’ARS ».

À la suite des précédentes plaintes déposées par les familles de patients, « l’ARS avait déjà diligenté, dès le 2 janvier 2023, une inspection médico-administrative chargée notamment d’examiner chaque cas identifié ». L’agence indique que des « observations provisoires des inspecteurs de l’ARS ont été partagées à l’établissement en septembre ». L’hôpital dispose désormais « d’un délai » pour « formuler sa réponse aux observations des inspecteurs et apporter toute précision utile ».

L’association « AJC pour elles », qui veut aider et « fédérer les familles » de patients décédés à l’hôpital de Remiremont, tiendra une conférence de presse lundi 9 octobre, pour « communiquer sur les lenteurs de la justice » à la suite de ces dépôts de plainte et « interpeller » les ministres de la Santé et de la Justice « sur la gravité de tels dysfonctionnements au sein de l’hôpital public ». Cette conférence de presse avait été programmée avant même ce nouvel événement.

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