Après Navalny, qui sont les autres opposants russes dont la vie est en danger ?

“Pour quelque raison qu’il soit, les opposants à ce gouvernement sont en train de mourir. Le pouvoir a outrepassé toute limite, pour lui, la vie humaine n’a plus aucune importance. […] Désormais la chose la plus importante est de faire visiter par des médecins indépendants les autres prisonniers politiques dont la vie tient désormais à un fil : Alexeï Gorinov, Mikhaïl Baryshnikov, Vladimir Kara-Mourza, Alexandra Skotchilenko.”

Cet appel, aussi solennel que chargé de désespoir, porte la signature de Dmitri Mouratov, l’ancien directeur, désormais en exil, du quotidien russe d’opposition Novaïa Gazeta, contraint à la fermeture en 2022. Ses paroles ont été recueillies par le journal italien La Repubblica.

Gorinov, Baryshnikov, Kara-Mourza, Skotchilenko, ces noms sont relativement peu connus du grand public, tant l’opposition en Russie ces dernières années avait été incarnée aux yeux de l’occident par Alexeï Navalny. Pourtant, après le décès, le 16 février, du plus célèbre adversaire politique de Poutine, la question se pose. Si Navalny, comme le soupçonne une bonne partie du monde, a été tué par le Kremlin, qui risque d’être le prochain sur la liste ? Quels sont les autres opposants politiques prisonniers en Russie dont les jours sont potentiellement en danger ?

En parcourant la liste dressée par Mouratov, on découvre des profils très différents. Gorinov est un ancien conseiller municipal de Moscou, “âgé de 62 ans, il s’est exprimé contre la guerre en Ukraine lors d’une séance du Conseil et a été par conséquent condamné à sept ans de prison pour ‘fausses informations’”, décrypte un autre article de La Repubblica. Baryshnikov, lui, est un simple retraité qui a dénoncé sur Facebook des atrocités commises par l’armée russe à Marioupol.

Selon le quotidien de centre gauche, “il a été la première personne condamnée à la suite de l’entrée en vigueur de la loi voulue par Poutine qui punit ceux qui parlent de ‘guerre en Ukraine’ en lieu et place d’‘opération militaire spéciale’”. Quant à Alexandra Skotchilenko, détaille le média romain, il s’agit d’une artiste et militante politique de Saint-Pétersbourg, “condamnée en novembre 2023 à sept ans de prison pour avoir remplacé dans un supermarché des étiquettes de prix de produits avec des slogans contre l’invasion de l’Ukraine”.

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