Après la mort de Nahel, Clémentine Autain plaide pour une "grande marche pour la justice"

Clémentine Autain a lancé l'idée d'une "grande marche pour la justice", à l'occasion d'une interview publiée ce mardi dans les colonnes de Libération. Cette manifestation qu'elle souhaite voir partir de Nanterre, prendrait pour modèle la marche pour l'égalité et contre le racisme initiée en 1983 par les jeunes des Minguettes, à Vénissieux.

Une semaine après la mort de Nahel et alors que "le pic" des émeutes "est passé" selon Emmanuel Macron, la députée insoumise considère qu'il "faut faire cause commune à gauche" afin d' "enclencher un mouvement au long cours".

"Si on veut apaiser la situation pour que cela ne se reproduise pas, il faut agir sur le fond", a-t-elle jugé. "L’appel au calme ne doit pas masquer les divergences de réponses politiques."

Une manière de critiquer "la surenchère sécuritaire et le renvoi à la responsabilité individuelle" employée selon elle par la majorité comme réponse à la colère sociale.

"Quant à la responsabilité des parents, le gouvernement ne peut faire fi du contexte", avertit l'élue de Seine-Saint-Denis. "On parle souvent de familles monoparentales, précaires, épuisées par un métier harassant, angoissées par les fins de mois. On a besoin de structures qui permettent à d’autres adultes de prendre le relais éducatif".

Elle réclame "un changement" dans la police

Pour Clémentine Autain, "il faut changer la doctrine du maintien de l’ordre, mieux former les policiers et en finir avec le contrôle de la police par elle-même avec l’IGPN".

"Sans changement dans la police, sans actes pour l’égalité, nous irons dans le mur", prévient-elle.

Celle qui était déjà présente en 2005 pour rendre hommage à Zyed et Bouna souhaite un apaisement de la situation dans le pays. Mais elle estime que "cette rage destructrice est le symptôme d’une société malade".

Article original publié sur BFMTV.com