Après L’Haÿ-les-Roses, Élisabeth Borne veut « une réponse qui soit la plus forte possible »

POLITIQUE - Élisabeth Borne ne laissera rien passer dans les émeutes urbaines, qui troublent la France depuis mardi et la mort de Nahel à Nanterre. La Première ministre a assuré ce dimanche 2 juillet aux maires, après l’attaque à la voiture-bélier de la maison de l’édile de L’Haÿ-les-Roses dans le Val-de-Marne, que le gouvernement ne « laissera passer aucune violence » et que « la plus grande fermeté » serait appliquée dans les sanctions.

« Nous ne laisserons rien passer. Nous serons aux côtés des maires », a déclaré la cheffe du gouvernement, qui s’est rendue dans la ville apporter son soutien au maire LR Vincent Jeanbrun, avec notamment le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

« On a tous été très choqués » par cette attaque « intolérable », « qui dépasse le sens commun », a déclaré Élisabeth Borne devant la presse, après une visite d’une heure trente à la mi-journée, à l’hôtel de ville puis dans les locaux de la police municipale.

« On est très mobilisé pour rétablir l’ordre républicain » et « cela a permis globalement que la nuit dernière soit plus calme », a-t-elle souligné. « Mais les actes » comme à L’Haÿ-les-Roses et « les attaques sur les bâtiments publics » sont « inacceptables ».

« Je veux dire à tous les élus qui peuvent être dans un désarroi » que « nous ne laisserons rien passer » et pour les auteurs, « on veillera à ce qu’il y ait une réponse qui soit la plus forte possible de la part de la justice », a ajouté la cheffe du gouvernement.

Vers 1h30 du matin la nuit dernière, un véhicule destiné à prendre feu a pénétré dans l’enceinte du pavillon du maire de L’Haÿ-les-Roses, incendiant le portail et un véhicule de la famille, tandis que son épouse s’est fracturé une jambe en fuyant avec ses deux enfants de 5 et 7 ans.

Des rassemblements lundi à midi sur les parvis des mairies

Selon les premiers éléments de l’enquête, « le véhicule a été lancé pour brûler le pavillon », a détaillé le procureur de Créteil Stéphane Hardouin.

Vincent Jeanbrun, visiblement marqué, lui avait décrit auparavant les violences perpétrées dans sa commune de plus de 30 000 habitants. « On n’est plus dans une logique de pression ou quoi que soit. On était dans l’animalité pure », selon lui.

Sa femme, qui s’est fait opérer dimanche midi, « a découvert qu’elle ne marcherait pas pendant trois mois » et sa fille « s’est fendu l’arcade » sourcilière, a-t-il répondu à Élisabeth Borne qui prenait des nouvelles.

Également présente, la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse a souligné que « ça pose le problème sur la sanction ». La justice « tape très fort », a répondu Gérald Darmanin.

Par ailleurs, maires et citoyens sont invités ce lundi 3 juillet à se rassembler sur le parvis de toutes les mairies de France, qui feront sonner leur sirène, a annoncé ce dimanche le président de l’Association des maires de France (AMF).

« L’AMF a décidé d’appeler les élus et la population à se mobiliser, nous on ne baisse pas les bras (...) et à ce titre demain à 12h nous avons décidé avec (...) tous les maires de France d’appeler à un rassemblement sur les parvis des mairies, nous ferons sonner les sirènes », a déclaré David Lisnard sur TF1. « Nous continuons notre travail au quotidien pour que l’ordre revienne », a-t-il poursuivi.

La nuit de samedi à dimanche a été marquée par de nouvelles émeutes consécutives à la mort de Nahel, tué par un policier à Nanterre lors d’un contrôle routier, mais dans l’ensemble leur intensité a été moindre que lors des précédentes.

À voir également sur Le HuffPost :

L’Haÿ-les-Roses : la maison du maire Vincent Jeanbrun attaquée, la classe politique sous le choc

Émeutes : Macron réunit Borne et ses ministres pour un nouveau point de situation dimanche soir