Après l'élection, "il n'y a plus qu'à toucher du bois"

“Calme, sérénité et transparence.” Ce sont les mots choisis par l’éditorialiste du 22 Septembre, journal malien, pour qualifier le vote de ce week-end. Sept millions d’électeurs étaient appelés aux urnes dimanche 28 juillet, après une campagne menée par 27 candidats qui “ont su faire preuve de retenue, de maturité et de patriotisme”. Pour l’heure, les bureaux de votes ont été fermés et “il faudra attendre mardi, voire mercredi pour avoir une visibilité assez claire de la situation”.

Ce scrutin ne s’est pas déroulé sans peine, pourtant. Et tous les observateurs s’accordaient à dire que cette élection était menée dans la précipitation. A Kidal, fief des milices touaregs du MNLA (Mouvement National pour la Libération de l’Azawad), “les débats n’étaient pas optimistes”, rappelle un autre journaliste du 22 Septembre. La ville était le symbole de la désorganisation du scrutin, “et la grande équation dans le processus électoral”.

Pourtant, malgré l’optimisme général et le calme ambiant, il convient de souligner que beaucoup d’électeurs cherchaient encore leurs bureaux dimanche, en milieu de journée et que l’affluence était encore très “timide”. La cause, selon le 22 Septembre ? — “Une forte tempête de sable qui a arraché plusieurs listes.” A Gao non plus, la grande capitale du Nord-Mali, “aucun incident n’a émaillé le scrutin”, grâce notamment à la “présence massive des casques bleus”.

“On y est presque !” se réjouissait alors le quotidien l’Essor. Dans un Mali “où flotte encore l’odeur de la poudre des combats et où rodent encore les tensions communautaires”, le prochain chef de l’Etat devra se coiffer d’un “casque de chantier pour s’attaquer à un champ de ruines, où s’empilent les urgences : Nord, armée, reconstruction, réconciliation, école, économie, emploi,…”

Il n’y a plus qu’à “toucher du bois” pour que le sang froid et le fair play de dimanche se poursuivent jusqu’à la promulgation des résultats, qui mèneront peut-être à un second tour, le 11 août. “Si des tensions s’installent, elles contamineront inévitablement les législatives [qui devraient avoir lieu dans la foulée] et freineront le rebond général.”

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