Après le débat Attal/Bardella, l'insoumise Manon Aubry fustige un "match amical"

La tête de liste des Insoumis pour les élections européennes Manon Aubry (C) lève le poing pendant un meeting de campagne à Aubervilliers, près de Paris, le 25 mai 2024 (JULIEN DE ROSA)
La tête de liste des Insoumis pour les élections européennes Manon Aubry (C) lève le poing pendant un meeting de campagne à Aubervilliers, près de Paris, le 25 mai 2024 (JULIEN DE ROSA)

La tête de liste des Insoumis Manon Aubry a dénoncé samedi le "match amical sur les questions d'immigration" qui a opposé Gabriel Attal et Jordan Bardella lors de leur débat mercredi, "un beau concours de mensonges sur les questions écologiques et sociales" selon elle.

"Nous ne sommes pas condamnés à choisir entre l'extrême droite qui adore les marchés financiers et l'extrême finance, qui n'aime pas les étrangers", a-t-elle martelé, en appelant, à deux semaines du scrutin du 9 juin, à "faire dérailler leur duo".

Lors d'un meeting aux Docks de Paris à Aubervilliers, l'eurodéputée insoumise a présenté son mouvement comme le seul rempart à l'extrême droite.

"Ce sont les trahisons sociales qui amènent l'extrême droite au pouvoir", a-t-elle déclaré, visant le candidat des socialistes Raphaël Glucksmann, qui progresse dans les sondages au point d'ambitionner dorénavant de ravir la 2e place à la majorité.

"Raphaël Glucksmann aura réveillé les fantômes du Parti socialiste", a-t-elle raillé, en référence au soutien affiché par François Hollande au fondateur de Place publique.

"On ne lutte pas contre l'extrême droite en promettant la retraite à 60 ans en 2022 pour l'abandonner en 2024", a ajouté la coprésidente du groupe de la gauche au Parlement européen, dont la liste tourne autour de 8% dans les sondages.

Et si les Insoumis n'arrivent pas à remplir leur objectif d'envoyer plus d'élus à Bruxelles que les socialistes, leur fondateur a visiblement déjà prévu un plan B: la présidentielle de 2027.

"Il sera toujours temps en 2027, lorsque nous serons à l'élection présidentielle, de décider quel sera l'avenir de l'Europe. Parce qu'un président de la République a plus de pouvoir que les députés européens", a prévenu Jean-Luc Mélenchon pendant le meeting, au cours duquel se sont également exprimés des militants écologistes ou des syndicalistes de MA France, en conflit avec l'entreprise Stellantis.

Le triple candidat à la présidentielle a également défendu sa tête de liste, qui avait notamment accusé Valérie Hayer de toucher des "rémunérations annexes" provenant d'"entreprises privées, de lobbys ou d'États étrangers" - ce qui avait poussé la candidate de la majorité à porter plainte en expliquant que ces rémunérations provenaient de son statut d'élu local.

"S'il n'y avait pas eu Manon Aubry, personne n'aurait parlé des lobbyistes dans cette campagne", a plaidé Jean-Luc Mélenchon.

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