Après les candidats éliminés, une présidentielle "au forceps" ?

C’était “une décision prévisible”, annonce le quotidien L’Express de Madagascar. La Cour électorale spéciale (CES) a décidé le 17 août d’exclure huit candidats de la prochaine élection présidentielle, dont la date n’a toujours pas été fixée. Cela ne saurait tarder maintenant que les trois candidats controversés Andry Rajoelina, Lalao Ravalomanana et Didier Ratsiraka ont été interdits de scrutin. Cinq autres candidats, moins importants, en ont également été exclus, mais il semble que “l’éviction de ces personnalités ait été faite pour faire passer la pilule”, note L’Express.
Ultimatum

Car cette décision intervient sous une lourde pression de la communauté internationale, qui s’opposait à ces trois candidatures. La raison officielle est que ces candidats n’ont pas respecté les délais d’inscription sur les listes, ou qu’ils ne résident pas sur le territoire malgache depuis plus de six mois, comme l’impose la Constitution (Lalao Ravalomanana, épouse de l’ex-président déchu Marc Ravalomanana, et Didier Ratsiraka, qui étaient tous deux en exil, n’ont pas pu rentrer à temps pour s’inscrire).

Mais c’est surtout pour mettre fin à la crise politique dans laquelle s’enlise le pays depuis plus de quatre ans que ces candidats et ennemis historiques ont été éliminés de la course à la présidence. Le 6 août, Catherine Ashton, “la haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères, avait donné deux semaines aux acteurs politiques malgaches […] pour permettre la tenue de l’élection” et avait menacé de “sanctions ciblées les personnes qu’elle jugeait facteurs de blocage au processus de sortie de crise”, rappelle le mensuel d’information Reflet. “L’ultimatum expirera le 21 août prochain.”

L’ultimatum a donc bien été respecté, mais en raison d’une décision de la Cour électorale finalement, et n’est pas la preuve de la bonne volonté des candidats déchus.

La CES a agi dans “un sursaut d’orgueil”, analyse l’éditorialiste de Madagascar Tribune. “La juridiction malgache tente d’éteindre un feu qu’elle a elle-même allumé [en validant la première liste] : quelque part la Cour électorale joue au pyromane pompier”.

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