Après “Barbie”, Mattel aura plus d’un film dans son sac à jouets

Dans les bureaux de Hollywood, une formule revient sur toutes les lèvres : “la familiarité rassurante”. À moins qu’il ne s’agisse d’une version plus moderne et plus branchée de la plus vieille idée des scénaristes à Hollywood : faire du neuf avec du vieux. Le fabricant de jouets Mattel, tout en préparant la sortie de son film sur Barbie, veut transformer 45 autres jouets en idées pour le grand écran. Un bon moyen de valoriser son portefeuille de marques.

Suite au succès des films Transformers (lourdingues mais lucratifs) les jouets Mattel – voitures Hot Wheels, figurines Musclor et Polly Pocket – vont devenir des héros de films, de séries ou même de comédies musicales. Ce que Marvel a réussi à faire avec les super-héros, Mattel compte bien y arriver avec ses jouets. Pourquoi ? Parce que les spectateurs ne seront pas dépaysés.

Jouer sur les attentes

Les divertissements familiaux sur les jouets sont une manne pour les studios parce qu’il n’y a pas à présenter les personnages. Le public ne doit pas se creuser la tête, au début du film, pour comprendre les tenants et les aboutissants. Certes, c’est une vision du monde déprimante. Et nous allons sans doute devoir subir un déluge de crétineries et nous éloigner encore un peu plus de la tradition hollywoodienne qui consistait à faire des divertissements honnêtes avec des histoires d’adultes, des acteurs adultes et des scénarios bien ficelés.

Évidemment, Hollywood n’a jamais vraiment aimé se lancer dans l’inconnu. Les studios ont toujours adapté quantité de romans et de pièces de théâtre érigés au rang de classiques, et laissé au monde de l’édition et du théâtre encourir tous les risques commerciaux. Mais outre les remakes et les suites, Hollywood sait déjà rassurer son public grâce aux genres cinématographiques : par exemple, avec un western, le spectateur sait à quoi d’attendre (et peut-être que pour notre génération, les films de super-héros sont les nouveaux westerns).

C’est la même chose pour les acteurs. Un film avec John Wayne, Jerry Lee Lewis, Katharine Hepburn ou Tom Cruise est un genre à part entière, pas d’effet de surprise. Et pour les rares réalisateurs dont la patte est identifiée par le grand public, comme Alfred Hitchcock ou Wes Anderson, les spectateurs sont en terrain connu. Même s’il y a toujours de la place pour une marge infinie de variations et de surprises.

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