Après un abandon de poste, le chômage ne sera plus accessible aux salariés

Selon un décret paru ce mardi 18 avril au Journal officiel, un salarié abandonnant son poste n’aura désormais plus droit au chômage. Photo d’illustration d’un bureau inoccupé.

Si un salarié ne se présente pas au travail deux semaines après sa mise en demeure, il sera désormais présumé démissionnaire, selon un décret paru au Journal Officiel.

TRAVAIL - Le droit au chômage après un abandon de poste, c’est désormais de l’histoire ancienne. Selon un décret paru ce mardi 18 avril au Journal Officiel, un salarié qui ne se présente plus à son poste de travail et ne l’a pas repris deux semaines après une mise en demeure sera, sauf exceptions, présumé démissionnaire. Il ne pourra donc pas être bénéficiaire de l’allocation-chômage.

Jusqu’à présent, ces salariés, qui ne venaient plus travailler sans justification, finissaient en général par être licenciés pour faute par leur employeur. Ils pouvaient alors toucher l’assurance-chômage. À travers ce nouveau décret, le gouvernement met ainsi en œuvre une disposition de la loi assurance chômage votée fin 2022.

Le premier motif de licenciement pour faute grave

La présomption de démission ne s’appliquera toutefois pas dans les cas où le salarié fait valoir des raisons médicales ou l’exercice du droit de retrait ou du droit de grève. Le refus d’exécuter une instruction contraire à une réglementation ou une modification de son contrat de travail à l’initiative de l’employeur entre également en compte.

Selon une étude publiée en février par la Dares, le service statistique du ministère du Travail, les abandons de poste étaient au premier semestre 2022 le premier motif (71 %) de licenciement pour faute grave ou lourde devant les autres causes disciplinaires (27 %). « Cela représente 123 000 salariés, dont 116 000 en CDI », selon la Dares.

Dans les trois mois suivant l’abandon de leur CDI, 55 % des personnes s’inscrivent à Pôle emploi et 43 % ouvrent un nouveau droit à l’assurance chômage. Ces abandons de postes ne représentent cependant que 5 % des fins de CDI, loin derrière les démissions (43 %), les ruptures conventionnelles (12 %), les fins de périodes d’essai (12 %) et les autres licenciements (11 %).

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